Zifsi
Papillon
[Couplet 1]
J'avance à la cadence de ma musique
La nuit m'obsède quand elle est maussade
J'la trouve intensément mélancolique
Et j'saurais pas dire pourquoi j'adore ça
Mais c'est intense, et j'le vis fort
J'me sens si beau d'audace et j'défie l'sort
Même si ça court jamais plus loin qu’ le jour
De toutes façons j'ai toujours maudit l’aurore
Et quand j'me regarde dans le miroir
J'y vois qu'le fantasme de ma sine-voi
Quand j'fais le bilan sur mes 10 doigts
J'peux compter les fantômes de mes victoires
J't'ai blessé, j't'ai dit qu'j'allais changer
Ouais sauf que c'est toujours la même histoire
Faudrait qu'je dise à mes frères que j'les aime
Ouais mais dis-moi, comment tu veux qu'ils m'croient
Des fois j'demande à Dieu « c'est quoi l'plan »
Vu l’pêcheur que j'suis, c’est couillu franchement
Ou insouciant, ou j’suis venu au monde
Quelques précieuses secondes avant la honte
Pas confortable ce sentiment hein ?
T’aimerais t’l’épargner hein ? On est pareils
D’moins en moins variés, j’rêve en doublon
D’faire des césariennes à des fourgons
Cargos plein d’héro Toulon-Dublin
Colons poches remplies d’tout l’or du bled
Démon s’prend pour Dieu, d’plus en plus clair
Moderne esclave trime pour les pap’lards
Cœur du bourbier rend l’prolo barbare
Misère piétine le poumon d’la plèbe
Charbonneur du-per, pète un boulon
Human-Bomber dans l’Palais Bourbon
J'divague entre les saisons, zigazgue
Entre leurs musées bâtis pour des cistera
Tiraillé entre leurs fuseaux horaires
Dans la spirale, tu m'chuchotes à l'oreille
Et si c'était pas toi, mais la folie
Qui m'épouse avec la voix de Fairouz
Tu m'emboucanes à des heures indécentes
J’veux ta chaleur sans attendre Décembre
Impatient, Icare visant l'phoenix
Eh mon grand apprends à aimer être seul
Et t’épargneras à l’autre 10 ans pénible
J'crois qu'j'ai appris ça en lisant Lénine
J'sais plus trop ni comment ni pourquoi
Encore un d'ces moments qui tournoient
Tu crois l'sort, mais mon grand il s'joue d'toi
Comme ta femme et son amant qui s'vouvoient
Le cœur serré, loin du cocon
J’ai peur du monde
Mais ici j’meurs d’être banal
Faut qu’j’aille rater ma vie ailleurs
Les années m’laissent planer sur place
Et j’maudis chaque seconde
Que j’perds à perdre, et peu à peu
Le souvenir des absents s’estompe
J'paierai l’loyer
J’serai reponsable à moitié (mais)
Sorry madre
J'aurai jamais un vrai métier
Un jour j’brûlerai mes ailes
Pour l’instant j’redoute le vide
Être si éphémère
Si tu savais, ça m’tord le bide
Affronter la grandeur du monde
Passer d’la larve au papillon
S’cramer les ailes en s’jetant à l’eau
Viser l’rivage en nage papillon
Verser sa larme, regretter l’cocon
Sur le fil d’une lame papillon
Vivre vite, mourir nostalgique
Entre 4 planches en nœud papillon

[Outro]
Papillon ...
Z-I-F-S-I ...
Paria Musiq ..