Salvador Sobral
La Souffleuse
Perdu dans les cris des errants d'aujourd'hui
La valse recommençait d'un aveu
Fragile, elle soufflait sur un air désuet
Les mots des amoureux
Je te berce, je te caresse
Toi mon amour, toi mon sang, mon enfant
Je te laisse mes nuits d'ivresse
Donne-moi tes bras, je t'aime infiniment
Sans la valse dont je parle aux langueurs ancestrales
Les amoureux restaient silencieux
Mais elle, en trois temps, échauffait les amants
Et murmurait pour eux
Allez viens, j'veux des baisers
Au creux des reins, dans le cou et sur la bouche
Allez viens, je t'emmènerai
J'veux t'épouser, je veux que tu me touches
Dans la valse priait jour et nuit, soleil ou pluie
Pour qu'on en révèle aussi
Pourtant elle savait que les mots qu'elle soufflerait toujours
Sans elle n'étaient pas ceux de l'amour
Et elle recommençait indéfiniment pour tous les amants
Et elle recommençait indéfiniment pour tous les amants