MC Jean Gab’1
Lettre à mes fleurs
Honnêtement t'as pas eu le temps de voir tes chiourmes pousser
Mais c'est pas piqué des vers d'avancer qu'ça aurait botté le schmilblick
J'gamberge
Et me turlupine sur ce qu'elle aurait pensé du bourgeon qu'elle a quitté
Devenu un adepte de la rapine
Et que nenni elle aurait toléré
Yawanan
Mais c'est pas comme ça que t'es né
Un chouraveur chronique, fouteur de merde émérite
Le pouce à chercher de l'air, à perte
Comme un arbuste sans branche
Par manque de sève
J'fais une trève car ça devient trop technique
Serait, serait-elle déçue du parcours d'un troubadour
D'un morveux atypique
Balayant ses devoirs comme un cowboy mollarde une chique
Elle ne pourrait capter le besoin de jouer avec sa vie
A croire qu'il en a neuf
Et il s'en tamponne comme deux
Est-ce toi, est-ce bien toi?
Non, je divague...
Comment ressentir ta présence, alors que je n'ressens que le manque ?
Vingt-six piges...
Vingt-six piges qu'on t'a privé de moi Maman
Et j'm'en remets toujours pas
T'aimerais sûrement pas ça
Mais...
Mais il paiera
De là où tu dois être, même si j'y crois pas
J't'embrasse
Ça calme ma haine
J'remballe mes salamalecs
Avant qu'j'pète une durite
J't'embrasse Maman
Elles se décarcassent
Elles n'y arrivent pas
Elles voudraient que j'y aille franco
Mais dans mes rêves les plus doux elles me fixent
Mais j'ressens que leur présence que dans mes moments de solitude, de somnolence
On a été présenté : "Les filles, Charles, les filles..."
Elles n'avaient pas deux mois
Elles n'ont rien capté
Elle n'ont fait que brailler et déjà un point commun
Et les schleus venaient de m'administrer un vaccin anti-larçin
Je me suis frayé un chemin
En sachant ce que j'y ai laissé:
Des beaux yeux marrons, et des grands sourires
La revoyure avec daronne ne présageait que coups durs et tordus
Torturé parce que
Sacrifier un amour paternel
Est bien plus cruel
Qu'un amour charnel
Écœuré, on ne se voit qu'au compte-goutte
Passé Noël à compter les mouches
J'peux pas oublier vos anniversaires
C'est une pige en plus avant d'enterrer Grand-Père
J'suis votre père, avec ou sans mérite
Et ce qu'il mérite
On a jamais pu se le dire en face
J'fais pas de cache-cache
Et je contrôle mon aigreur pour ne pas faire
Ce qu'on pourrait qualifier d'héréditaire
Elles me manquent
J'ai de l'amour pour elles
Elles ne sont que les victimes d'un jeu sans rimes où la souffrance prime
Et je n'peux pas crâner
C'est avec mes tripes que je m'exprime
Elles sont loin de moi
Je me sens empreint d'elles
La vie continue...