MC Jean Gab’1
À nos chers disparus
[Paroles de "À nos chers disparus"]

[Couplet 1]
À ceux qu'on a aimé, pour certains haïs, perdus, trépassé, sans compte-rendu
Mourir ou crever, dis-moi la différence ?
On verra si t'insultes mon intelligence
Pas d'clémence dans ces moments-là
Quand sonne le glas du trépas
On dit trop souvent, c'est souvent les meilleurs qui partent
Mais on aimerait voir partir ceux qui restent
Sans cesse, se déroule le tapis d'ces marches funestes
Elles se manifestent sous différentes facettes
Et en voilà une de cela, mais crois-moi
Souvenir de c'putain d'drama
C'était en 77. Pas vrai Mama?
C'est là qu'commence mon casse-tête
37 rue Saint-Fargeau début d'la merde gadjo
Quand j'pense à celui dont j'porte les gènes
Envers qui j'ai tant d'haine
Exécutée comme un vulgaire gibier, celle qu'il a prise pour sienne
La même qui donna l'sein aux siens
Peu banale, violence conjugale
Elle revint et surgit, quand tu décides t'arrêter les conneries
Comme le cousin Serge, tu t'maries
Et soudain en faisant ton jogging, anodine, elle rôde : rupture d'anévrisme
Naturelle mais fataliste, radie à toi un tas d'espoir comme un séisme
Ils seront dans un monde meilleur, c'est c'que tu gobes au catéchisme
Mais si y a l'paradis, j'ai déjà vécu l'enfer
Et c'est à travers mes récits que vivent leurs esprits
[Couplet 2]
Il était mon amigo, aux yeux bridés comme les chicanos
Venait tout droit d'Mexico
J'lui fais : "Alors ? Pas la même couleur ? "
Et pourtant s'en ont vu d'toutes les couleurs
Un coeur gros comme ça, couillu comme Zapata
T'en as mouché plus d'un : re-noi, rabza
La valeur d'un homme n'est pas sa teinture, mais ses actes
Théo, mon alter ego, parti comme un poète, l'absinthe comme seule étreinte
Retrouver ta bien-aimée, pour l'éternité, passionnelle
Comme un doux baiser charnel
Si tu l'voyais, bâti comme un pit, prêt à aller au casse-pipe
Et chez lui qu'un seul mot d'ordre : pourvu qu'ça s'frite
Cet enfoiré faisait partie d'l'élite, t'es resté au top, top est explicite
Car la carapace extérieure ne reflète pas forcément l'intérieur
Chaque chose que l'on fit, fait défaut à ton cerveau en conflit, est-ce bien ou pas ?
On était comme chien et chat
Il a fumé son clebs, s'est logé une dans la tête
Pression trop forte, s'est absenté pour n'jamais revenir
Ne laissant point apparaître, signes de détresse, Tino... R.E.P. ... suicide...

[Couplet 3]
Comme le frangin, 3 juin 94, à marquer d'une pierre tombale
J't'avoue j'y pige que dalle
J'y crois pas, j'suis libre, fuck Berlin
J'débarque à Bobigny, m'attendais à faire la fête et ils faisaient tous la tête
Achille, alias Jacko, un guet-apens aux coups d'lames dans les éponges, t'as l'raisiné qui s'mettent à gicler
Succombera du surin en chemin qui mène à l'hôpital
Ils s'sont mis à quatre pour l'avoir les chacals
Maintenant tu sais, pourquoi ça m'fait si mal
Un tel prix, ce fut brutal
On était adolescents on faisait partie d'la même de-ban
À savoir qu'on était tous prédominant
Puis vint l'embarras chacun fit un p'tit tour et pis s'en va, et l'temps passa, ke-Mar et Mefoud, la smala
Mais des fois, tu sais pas avec qui tu baises re-noi
L'ennemi en a rien à foutre de savoir si t'es balaise ou pas
Et ouais des coups d'feu partirent comme des braises
Et comme t'aimais à l'dire : "y a malaise"
Et cette fois t'es pas à ton aise. Rude... l'hiver a été rude avec toi... le lion est mort ce soir...
[Outro]
Boubou, respecté et craint d'tous mais on en oublie un facteur :
Le respect est l'résultat d'la peur
Le gros n'donnait jamais son dos, et la seule fois ce fut d'trop
On choisit sa vie mais pas sa mort, venu enterrer son cousin, il y trouva son assassin
Une ascension fulgurante pour une fin détonante...
Qui vit par les armes meurt par les armes, qui vit par l'épée meurt par l'épée