[Couplet 1 : Soprano]
Stop !
J’n’ai appris qu’à perdre, qu’à mettre les mains dans la merde
Qu’à n’être rien dans ma tête, qu’à faire la guerre qu’à mes frères
Qu’à voir ma mère dans les dettes, qu’ils aillent se faire mettre, mec, t’inquiêtes
Le petit nègre sera riche avant qu’on l’enterre
J’n’ai qu’un seul maître, qu’un seul modèle, pour être loin de votre matériel
Et prêt de l’amour maternel, moi ma guerre à l’heure où on te parle qu’en modem
C’est niquer le système où on t’apprend à vivre au singulier mais plus au pluriel
Plus rien sur terre m’attire, on s’écoute que quand ça tire
La colombe ici s’enterre et les corbeaux s’en tirent
La paix est une cause militaire qui sauve des vies pétrolières
Car je ne vois tomber que des missiles de leur canadair
Entre crises alimentaires et bavures policières
Normal qu’avec tous ces poulets, les blocs aient la grippe aviaire
J’déteste Marine comme Diam’s mais encore pire son père
Car j’suis Tookie Williams et lui Schwarzenegger
Aujourd’hui ils nous parlent tous des bienfaits des colonies
Dès qu’on leur dit qu’on est français, ils nous disent d’arrêter nos calomnies
Ils nous ont mis loin de leur économie et puis s’étonnent que nos petits ne veulent que le RMI
He ouais l’ami, j’rappe comme un coup d’gun venu de ces coups d’gueule
Où les paliers sont des plateaux télé de Jerry Springer
Un rap qui vient du cœur, un rap de prolétaire
Dis-toi qu’pour eux j’serai au rap c’que Bruel est au poker
[Refrain : Soprano 2x]
Tant que Dieu me donne la chance de vivre
Tant que Dieu me donne la force d’être libre
J’rappe le ghetto
[Couplet 2 : Soprano]
J’rappe la noirceur de mon épiderme, la famine d’un frigidaire
Le silence d’un solitaire, la lame d’un suicidaire
L’histoire changée au cutter, les larmes d’un jugé à tort
Celles de nos miradors, la sueur de mes disques d’or
La poésie du miskine, la poésie du Uzi
La poésie de Mesrine, la poésie anti skin
Les dés pipés de l’État, la fin des temps et ses signes
L’état des frères m’guettah, nos pères tués à l’usine
L’énorme manque de caille, l’énorme manque de médailles
La marque sur l’dos du bétail, la sincérité d’Chiens de Paille
[Couplet 3 : Sako]
Tu veux savoir, dans l’idéal, mec, j’rappe la persévérance
Partage mes errances, en gras, marque ma différence
J’rappe par déférence. Hommage à mes référents
Capte, Mormeck, frappe dans l’sac, moi dans la page blanche
J’rappe au nom des miens. Pas l’droit qu’dans l’son y’ait rien
Mate dans mes calepins, c’est plein de Blap-Blap, j’descends les chiens
Au mic, défends les miens. Clap-clap quand je m’sens bien
J’te mets à l’aise, c’est juste du rap. J’nargue comme Hugo Chavez
OOOH ! L’humour est noir car l’humeur du Métèque est mate
Chill, c’est à toi, place l’échec et mat
[Couplet 4 : AKH]
On donne grâce et courage, la France rage et nous brade
Les flics sur le terrain frappent, et les gradés nous parlent
Bordel, on est des hommes, y en a marre de jouer les coupables
Y’a beau mettre les formes mais ces cons nous passent des dourags
Qu’on s’nomme Brad ou Mourad, le passé nous parle
On tire la paix hors de la guerre, en étudiant les vers et Sourates
Avec le plastic, le C4, ces cavés nous casent
Trop d’pression dans c’bled et nos fesses jouent les soupapes
Si j’voulais manipuler l’or, j’serais député ou pape
Qu’ils soient dégoutés ou pas, ma vie est vouée au rap
Rimes en extre-large en déboutant les coulées pouraves
Assis comme un bouddah, écoute moi livrer des bouts d’âme
[Refrain : Soprano 2x]
Tant que Dieu me donne la chance de vivre
Tant que Dieu me donne la force d’être libre
J’rappe le ghetto