Demi Portion
Quai des brumes
Quai des brumes

[Refrain : Mysa]
De ville en ville il y a qu’les brumes qui changent pas
Du canal de ta ville à ma rue qui sent le chtar
Mais non on n’avance pas dans la vie sans s'battre
D'vant les naïf je passe pour un abruti quand j’parle
On appréhende le réveil les dimanches soir
Rêve de quitter mon boulot tous les lundis, quand j’passe
Au quai des brumes j’en ai la rime qui flanche
Voilà pourquoi j’en ai la plume qui pense

[Couplet 1 : Demi-Portion]
T’avances, t’avances et au bout d’la route tu trouves personne
Perdu sur le quai des brumes et ses ruelles sombres
Sobre ? non rien n’est neutre dans le son
Tu t’étonnes, le rap français s’est vu à Boston
Mate comment les gosses cognent, les générations changent
Sale, parait qu’on fait du rap pour parler qu’aux sages
Qu’aux singes, qu’on est dans un zoo toute l’année
Au bout de l’allée un monde camé avec tout le temps d’planer
Il n’y a pas d’heure pour dire ce qu’on pense
Regarde le temps qu’on passe à chaque raison il y a une sale discordance
Guette les circonstances, personne n’est jamais content
Dans chaque cirque on danse, et il y a peu d’sourires partant
A Sète ça a pas grandi pourtant
Un peu con partout, à constater que les p’tits deviennent grands
Rien ne bouge, mais à côté de ça la planète tremble
On dort même plus, les marchands de sable ont changé de stand
De jour ou d’nuit, s’méfiant de c’qu’on r’connait pas
Nerveux, comme s’habiller rouge dans une corrida
Tu paries quoi ? Des fois j’ai peur quand il y a c’trou noir
Sur c’territoire, dur de voir ses pas dans l’brouillard
Dur d’y croire, quand du nord au sud, grosse similitude
Encore dehors, il fait jamais trop froid sur le quai des brumes
Ce soir j’vois la lune et une pluie torrentielle
J’ai mal, j’rigole mais au fond de moi c’est la torture ancienne
[Refrain : Mysa]
De ville en ville il y a qu’les brumes qui changent pas
Du canal de ta ville à ma rue qui sent le chtar
Mais non on n’avance pas dans la vie sans s'battre
D'vant les naïf je passe pour un abruti quand j’parle
On appréhende le réveil les dimanches soir
Rêve de quitter mon boulot tous les lundis, quand j’passe
Au quai des brumes j’en ai la rime qui flanche
Voilà pourquoi j’en ai la plume qui pense

[Couplet 2 : Mysa]
On a agrandi dans des coins sales et plutôt défraîchis
La Moselle a surement le taux le plus haut d’dépressifs
En chômage dégressif c’est les nerfs qui parlent
Et par chez nous l’envolée sociale a une aile qui bat
J’ai compris le gout d’la crête, l’intégration au jambon-beurre
T’écris qu’la Oumma t’a tué avec le sang d’ton peuple
Et leurs défauts ils vont en faire un business
Il leur en faut peu pour être fier genre une R1 qui se lève
Ca fait les primates mais l’innocent essuie les brimades
Ils en oublient combien la grâce de Dieu est inestimable
J’suis pas d’humeur, arrête de t’pavaner devant l’immeuble
On est qu’des basanés humiliés quand un bandit meurt
J’ai fait mes armes dans une cave de HLM
Plus de putes dans le quartier que de taf chez H&M
Nan j’finirais pas célèbre, Dieu merci j’ai pas ce rêve
J’attends qu’mes histoires se règlent, j’aimerais partir l’âme sereine
Mon écriture est si profonde, tu crains la noyade
J’pourrai tout foutre en l’air après un voyage
Sous le soleil harassant des bidons-villes du Maghreb
T’en oublie les vents d’employeurs qui t’ont foutu la crève
J’fais ma salat au taf, j’me pose plus de questions laïques
Bientôt j’arrête au mic, que dieu remplisse mon estomac vide
J’ai ramassé une plume au clair de lune un soir d’automne
Gamin, si tu piges pas c’est peut-être parce qu’on parle aux hommes…
Refrain [Mysa]

Couplet 3 [Kadaz]
Si la vie est une pute, c’est clair qu’elle bosse à son compte
Ici-bas on est rien, et tous les jours elle nous le montre
Tout est écrit frangin, il y a pas d’brouillon, pas d’ratures
Je sais, parfois c’est rageant comme une bavure
Au passage mon kiff, schmitter un keuf
C’est juste un fantasme ou l’amertume nous bluffe
Tu vois l’genre de questions qui trouve réponse au fond d’une bouteille
Tout est écrit et ça perturbe mon sommeil
Les Stans blanches, les yeux rouges et la tchatche au bec
C’était écrit, mon rap naitrait sur les banc du XXX
Entre les maths et les histoires de braquages
Apprentissage de la vie, dans un d’ces parcs sous un d’ces nuages
Pardon Papa, j’ai le cœur meurtri et j’pleure ma race de XXXXX
Sinon j’grave toujours ma merde sur instrus
Mais qu’est-ce tu veux j’ai b’soin d’ça, besoin d’évacuer un peu
Regarde c’était écrit que des frères partent
Qu’ils s’fassent dépuceler avant l’âge
Avant de t’faire ton appart
Des soeurs qui partent en live, un signe des temps
C’était écrit qu’j’décris dans le temps
Des gruges en signe d’état
La chance, savoir la saisir
Ou s’faire baiser sans plaisir
Un arabe nommé désir
J’compte les lunes, mes thunes, le dos au mur au quai des brumes
Refrain [Mysa]

Outro [Mysa]
Tu vois mon son en noir et blanc comme un film de guerre
Et le temps passe comme une péniche de fret
Le désespoir vous parait grand comme la ville de Kiev
De la Moselle jusqu’à la ville de Sète
On y côtoie que des crapules et des brutes
Rachid et Karim les Grandes Gueules c’est pour XXX
Bienvenue dans mon bassin sur mon quai des brumes
Kadaz et Mysa pour le nord-est et nos villes de khos