Odezenne
La pomme - Bonus Track
Se faire manger par nos souvenirs
Et croquer dans la pomme
On se dit elle est belle la vie
Elle roule
- On se disait la même fumant nos zoules
Se faire rattraper par nos désirs et lésions
Merde ça colle !

La dépression cherche sa définition et ses cas d’école
C’est la nuit qu’il fait beau quand le soleil dîne
C’est l’ennui qui te sonde quand le regard chine
C’est le gris, c’est immonde quand le bleu vacille
C’est la mine qui te plombe quand elle t’habille.
Et qui frappe dans ses mains quand le rideau tombe ?
Je vibre

Fallait pas se dire que t’avais le temps de conjurer le sort ! Patiemment, de conjuguer les torts
Je les entends tous ces cons qui se disaient dealers de l’or
De la poudre aux yeux sur une vie d’arc en ciel

C’est toujours mieux pour une vie noire sans ciel
Je me fous que mon texte soit sombre ou que mes idées te plombent
C’est mon quart d’heure américain et ma tête que je sonde
Je danse le slow avec les miens en attendant le bisou de blonde

Les pères tombent et ma femme s’envole
Pas d’épitaphe sur ma pierre tombale
Quand je tire sur le zoul une taffe et que mon coeur s’emballe
Et que ce boulet me baffe et que mon corps se sent mal
Ils disent tous qu’il faut se faire à la vie
Alors à la vie on dit oui et à l’envi on dit «SI» ;
Et à l’avenir on pense peut être
Qu’on aura le temps de s’y remettre...

Et puis on mate sa destinée se distiller dans une eau de vie
En tisant la bouteille et s’accrochant à l’autre vie.
Celle qu’on a vécu dans le «SI»
Qu’on investit la nuit pendant que le fruit pourrit
Et qu’on la mate du coin de l’oeil
C’est ton arôme qui pue comme le fantôme d’un rêve en deuil

Vide
Vidé de sa contenance
Vidé de son jus
Vidé de sa prestance
Vidé de son dû

Et les week-ends on se met la gueule
En évitant d’être seul
On préfère l’ébriété !
Je l’ai vite descendu mon soleil qui brillait l’été

Pourtant pas plus belle la vie quand je la vois en double
C’est deux fois plus de tout dans mon whisky trouble
Ça pique mes yeux, ça tic mon ouïe
Ça me nique les deux quand je dis Oui, oui, oui
Sur mon grand tourniquet, je veux m’évanouir
Je suis grand, je veux tout niquer, mais je me regarde mourir
Un grand enfant qui n’a pas fini de grandir tu me diras ?
Et ouais j’ai le temps d’être contenté et de me mettre à chanter tu verras

Nourri au sein de la télé, éduqué par des mimes
J’en veux pas de ton modèle zélé au bout de ma mine
Ca gâche mes feuilles, ça nique mon teint
Je m’attache au sol et je tue mon temps

Création cynique sous spleen
Observateur d’un monde trop clean
Y’a trop d’erreurs sur cette droite ligne
Autant d’aigreurs qui remplissent mes abcès
Basés sur mes jougs, Baisés par des fous
Des rêves blancs délaissés
Ecrasés par des foules, comment allez vous ?
Graver sur les bancs de mon enfance à l’excès
Oh mais c’est trop chou ! Il t’en reste un bout !
Allez file maintenant ! Au coin ! Et reste debout !

Se faire manger par nos souvenirs
Et croquer dans la pomme
On se dit elle est belle la vie
Elle roule