Hippocampe Fou
Les toits de ma ville
[Couplet 1 : Hippocampe Fou]
La nuit, ma ville s'illumine, je m'exile sur les toits
Piétine les tuiles, puis m'assois
Les pieds dans le vide, je défie le vertige
La brise m'électrise, tout s'éclaircit, et là
Je m'adonne au voyeurisme, adossé à des cheminées
Pardonnez-moi ce vice
La vie des inconnus m'intrigue, s'imprime sous mes paupières
Ce qui se trame dans vos chaumières est plus palpitant qu'un film
J'admire l'odyssée quotidienne
Que les gens s'aiment ou se bastonnent ; élémentaire mon cher Watson !
J'gravis les échafaudages, m'étale sur les toits
Ravi même les soirs d'orages, la pluie me nettoie
J'ai une barbe blanche, on me prend pour le Père Noël
Ou un ramoneur ventripotent se tripotant l'cornet
J'reste sur le qui-vive comme un espion quand il dort
La vie est une réponse à une question qu'on ignore

[Couplet 2 : Céo]
Ourlet sur le bas du jean, chaussettes blanches
Mèche plaquée sous mon bonnet bleu, peu onéreux
Dans les rayons d'un soleil rasant, la rue s'anime
Cadence abstraite sur un bitume abîmé
Vertige chromatique, psychosomatique
Est mon état, je détale, calme, je m'étale
Dans les profondeurs de l'horizon
J'avance en transe dans un présent moribond
Puis, là où le ciel orange se mêle au rose y dépose mes 'yeuz'
Dans une pose veilleuse, me met en pause
Peu à peu m'expose, dans un soleil fuyant
Face au noir bruyant, que des lumières explosent
Seul, loin du sol, les étoiles m'habillent
Isolé, serein, sur un des toits d'ma ville
Accompagné par les mouvements du vent
La hauteur m'a séparé doucement du temps
[Outro : Céo]
"Plus tard, j'étais lancé
D'un pas élancé, j'avançais
Dans mes pensées, démarche insensée
Je dansais"