Lucio Bukowski
Le pas tranquille de l’homme qui ne va nulle part
[Paroles de "Le pas tranquille de l’homme qui ne va nulle part"]

[Intro : Sample]
"Quel visage ça aura l'an 2000 ? Y'a quelque chose d'un peu magique dans cette expression... L'an 2000, pour nous, ça veut dire la concrétisation d'un peu tous nos rêves, tous nos espoirs et tous nos désirs... C'est un peu, au fond, quelque chose qui ressemblera à l'âge d'or, si vous voulez..."

[Couplet 1]
Araignée au plafond bancaire, compte offshore à La Banque Postale
Chasse à court de munitions, le cerf enfile un blanc costard
Un plan Costa Brava en Fiat Bravo : voici ma carte
Je peux rallumer ta femme en happy hours à Saint-Barth'
Frank Zappa ou Worlds Apart, tapage nocturne en hautes alpages
Apache animiste, anonyme analyse nos ports d'attaches
Paye en cash, billet d'humeur à la barbe de miroir vil
Pas d'idée, je meuble et fabrique des textes à tiroir vide
Pommade à traumatisme, à dos d'âne on somatise
Le 'cool-al' t'assomme à vif, à quatre-vingt-dix cicatrise
On compte les points et les trains ratés, verser dans des flingues athées
Hémorragie d'humanité, le Christ dans un verre à pied
Bar un peu vidé, dans l'ivresse chacun sait pas rapper
Cherche l'amour en cabaret, tire un trait sur les gars barrés
Qui a donc coupé la farine à laquelle la vie nous mêle ?
Le temps ramasse à l'épuisette le meilleur de nous-même
Genesis ou Génépi, génuflexion générique
Gin and juice, génie ivre depuis que l'aurore est génétique
Frénétique épique, et piquer cinq grammes : pas cher
Politiquement orienté nulle part #Karcher
Assurance tout-risque, la faucheuse se marre et vide un godet
Plus qu'des virus à chopper, un goret puis un bordel
Parfait, les saisons jouent aux cartes et perdent leurs hypothèques
Le monde sera meilleur quand ils joueront Sun Ra en discothèque
[Pont : Sample]
"Aujourd'hui, on sait que, en l'an 2000, ce sera différent d'aujourd'hui. On le sait, pourquoi ? Parce que... et puis on le sait parce que..."

[Couplet 2]
Cointreau au goulot, ado' accroc, appeau à pauvres, agoraphobe
Schizophrène dans un rôle aphone en robe à fleurs
Quelques tomes affleurent entre les doigts d'un homme absorbé
Dans les reflets rouges/oranges sanguines d'un rhum en sorbet
[Accrédite l'usine à goule??], Poséidon a-t-il la goutte ?
François Mitterrand, cagoule, pugilat, foutre, machine à coudre
Puis l'accoude, dans l'appui d'applaudissements, je suis la foudre
Suis la poudre, elle mène au canon, corps dissout dans la soude
Dans la foule, Dieu choisit les siens, et ça l'amuse
Clous dans ta barre de céréales, trous dans ton thalamus
Flou quand l'État t'abuse, fout dans un drôle d'état ta muse
À ta guise, plonge dans une vodka, elle est pé-ta ta ruse
Actarus, sans la machinerie, n'est qu'un quidam
Qui trime à l'usine à l'usure, hallucine d'ici qu'il clamse
La réalité sort de sa veste un surin froid
Il y a bien une porte de sortie : elle ne donne que sur un toit
Une formation macrobiotique, Moyen-Âge deux point zéro
Gymnastique acrobatique, tombe après deux pas, c'est drôle
Bouddha dans un stand de tir, douze mois pour un vol de tire
Lire le journal dans un train de nuit, un troque de pire
Vol direct pour un plongeon dans une piscine non-remplie
Col sans cravate, on exécute nos vies et on rempile
Débranche le matos en attendant le dernier cachet
Pas d'veine : il pleut des cordes, le Ciel nous a recraché