Lucio Bukowski
Poème détruit n°502
J'ai écrit un poème en sifflant ma bière
Dans le bar d'en bas, tout près du radiateur
Quatre jours qu'il traine dans ma poche avec mes clés
Si tu veux, j'te l'lis après qu’t'ais commandé
Il parle peut-être de toi ou peut-être des tiens
Il parle surement d'elle et à coup sûr des miens
Il parle du temps et des journées d'avant
Il parle de la mort et de l'amour patent
J'ai écrit un poème avec un peu d'ma joie
Avec beaucoup de mes larmes et puis un peu d'ma voix
Avec des semaines sales face à des ciels cyans
Quand le jeu des solitudes s'avère si lent
Il contient mon époque et c'que j'en récolte
Il contient mes pensées et c'que j'en décode
Il contient peut-être un peu d'ta vie et puis le reste
Il contient mes souvenirs et puis ce qu'il en reste
J'ai écrit un poème en sifflant ma bière
Je sais bien que l'édifice se f'ra même sans ma pierre
Probable qu'il se consumera tel un feu pâle
Finalement j'vais le garder pour moi, ne m'en veux pas