Et puis mes mots sont fatigués
Et puis mes mouvements sont trop lourds
J'sais pas ce que j'ai ces temps-ci, je me sens pas bien
Physiquement, à moitié mort sur la rue du Parc avec les
Vieux Grecs aussi tannés que moi d'avoir trop bu sans rire, d'avoir trop attendu d'une jeunesse qui sèche
Tranquillement dans le coin comme un vieux jouet qu'on a rangé
Comme une folie qui doit passer, dites-moi le donc que j'suis pas tout seul
Des fois ça file pas pire, on va à la classe ou au travail
On prend un break à la grosse cafétéria, on jase avec les chums
On sait pas trop où on s'en va, mais
On a des bonnes journées pleines, on n'a plus le temps
De penser, de rêver, d'aimer
Attendre dix-sept minutes pour l'autobus qui va nulle part
Se tourner les pouces le samedi soir parce qu'on va tout le temps
Aux mêmes places
Aller faire un p'tit tour dans le Vieux
Avec les vrais Québécois tough
Pis faire l'amour régulièrement sans que ce soit toujours le gros fun
Lire un bon livre
Appelez-moi Lise
Appelez-moi donc, qu'on se réchauffe
Où est-ce qu'on s'en va mes amis dans notre p'tit train de vie tranquille?
Y'a toi en haut de ton grand hôtel qui envoie chier tout Montréal
Y'a celle que j'aime qui pleure dans le coin
Parce que c'est toujours la même chose
Puis j'peux rien faire contre ça, j'sais pas pourquoi
Au nom de tous ceux qui veulent vivre, je lève mon poing au ciel et crie
Ma chanson triste pour m'en sortir
Et puis mes mots sont fatigués
Et puis mes mouvements sont trop lourds
Et puis j'ai le goût de faire exploser ma vie ben ordinaire
Ordinaire