C'est notre fête, c'est notre fête, et les haut-parleurs crachent
Les refrains familiers qui m'apprennent qui je suis
Mais les paroles s'étouffent abîmées par la nuit
Les banques et les brasseries me chantonnent en couleurs
Que je possède pays, que je suis libre et beau
Pourtant rien n'a changé et les slogans sonnent faux
Et la vie se poursuit
Et je parle moins fort
Et le temps qui s'enfuit
Je m'assois, je m'endors
La machine marche encore, silencieuse, efficace
Elle engourdit ta langue et alourdit tes yeux
Elle installe poussière sur tes cils et tes cheveux
C'est un cri avorté, acculé dans la gorge
C'est l'attente d'un signe, d'une flamme, d'une idée
Mais tout meurt dans la peur et la docilité
Et la vie se poursuit
Et je parle moins fort
Et le temps qui s'enfuit
Je m'assois, je m'endors
Elle est belle, cette famille; il est beau, ce drapeau
Mais quand la demi-vie fige un peu nos sourires
Ma tête tourne trop fort, et je nous vois mourir
Des feux éparpillés dans la forêt si froide
Une bouteille, une chanson entre quelques amis
Et le cavalier fou qui chevauche la vie...
Et la vie se poursuit
Et je parle moins fort
Et le temps qui s'enfuit
Je m'assois, je m'endors