Octobre
L’imaginoir
Où étais-tu ce soir-là?
J't'aurais suivie n'importe où si seulement j'avais su qui
Tu étais
Mais je connais personne dans cette ville d'ailleurs où les corps se raidissent
Alors je bois ma bière au Café Birdland à 4 heures du matin
Quand Paris met sa robe de jazz
La peur, les trains, le temps clandestin
J'ai perdu ma voix dans le métro mais je m'en fous
Quand les lumières sont douces et la nuit est en transe
C'est l'heure des promesses chuchotées sous les lampadaires
C'est l'heure des fenêtres et des portes fermées
Et j'ai envie de crier que je suis pas un fantôme
Je suis là!
Ici!

Les yeux perdus dans l'acajou
Dans l'escalier, tes baisers fous
L'échiquier du plaisir
Qui ne veut pas rester en place
Éparpillé dans toutes les cités
Je marche jusqu'au fleuve
Je vois l'imaginoir

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté

Les yeux dans le lait de la lune
Je ne suis plus sans peur aucune
Car je sais que tu es là
Reste!
Ouvre-toi comme une aurore
À l'abri des météores
Toi que je ne connais pas

Et je me rends sans condition
Sans but, sans carte, sans direction
J'attends la fin du livre
J'attends quelqu'un qui me délivre
Ne parlez plus
Rendez-moi mon silence
Mon pays de persistance
Dans le film de ma vie

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté

Laisse!
Il faudrait qu'on me pardonne
Mais j'entends le ciel qui tonne
Et je parle peu ce soir
Va!
Tu sais bien comment je t'aime
Mais la chaleur est extrême
Et j'entends l'imaginoir

Déchiré de lumière
Frappé de tous côtés
Saisi par le tonnerre
Blessé dans ta beauté