[Paroles de "Asymétrie"]
[Couplet 1 : Yaya]
StahfAllah, ça vend la mort, Hamdullah, ça vit, frère
Donne juste un Clio 2, l'Ford de la BAC, j'lui mets la misère
Des patates dans la visière, des do3a sur la civière
J’aurais dû leur dire avant qu'j'les aimais mais j’étais si fier
Anniversaire dans l’noir, kheyou, y a personne qui t’appelle
J’aime les gens simples, j’respecte plus l’ingé' qu'les stars de label
Avant, c’était mieux, tu t'rappelles, j’sortais d'garde à v', j’avais l’sourire
Puis, j'ai bien failli m’faire graille par des rats qu'j’avais nourri
Avant de prendre des risques, faut faire un calcul bénef'-peine
Mieux vaut pas qu'j'sois sous tise si j’me rends compte que mes nièces trainent
J’avais pas de cartable BEP, une paire de basket Atemi
J’laissais des bouts de peau de coude ou de genou sur le bitume de la té-ci
15 ans au CJD, ça faisait pas d'cabane dans un chêne, khey
J’fume du triple filtré sur le stah, j’recrache des chemtrails
Belek, ici, ça quette-ra, parle pas d'bénef' trop fort
On faisait pareil, il a pris huit piges, ça m’fait pas d’électrochoc
J’ai grandi chez les pauvres, frère, là où y a beaucoup de valeur
L’onglet devant l'bât’, on reprend un flash, on s’parle de chaleur
J’ai failli mourir t’à l’heure , il m’doit cinq, il s’évapore
J’touche le fond, j’rebondis comme écrasements d’tête avec des Vapor’
Quand tu peux pas courir, attends l'destin au tournant
Pas d’excuse pour sortir d’la hess, une quette-pla dans l’fauteuil roulant
Tu t’débats, on t’regarde couler, j’prends l'seum, j’remonte le courant
Frère, j’rigole avec toi, j’te laisse penser qu'j'suis pas au courant
Africaine est l'accueil, plus de cœur qu’un chanteur de gospel
11 ans, la rue m’guais-dra, à 17 ans, j’lui roule une grosse pelle
Les p'tits bonus, les grosses pertes, j’rallume un gros sdah
Te dis jamais "c’est bon", j’ai vu la p’tite manger la grosse bête
C’est qui les vrais ? C’est qui les salopes ? Khey, des fois, on sait plus
Hardcore comme quand j’me rends compte d’à quel point j’aimais c'que j’ai plus
J’demande rien ça m’saoule, moi, toujours j'm’assume
Frère, ça fait pas qu'du rap, ça vend d’la drogue, ça ouvre des SASU
J’comprends plus trop l’humain, j'lui fais une passe, lui, il veut m’dribler
J’te passe prix touchant tu t’enlises mais t’avais moyen d'tripler
Nan je suis pas fait pour briller, on en reparle dans 30 kal
Sin-cou ,si j’tombe dans l’héro', c’est que je fais du shtar dans l’34
Le cœur qui tape en chasse sur les jantes
J’la base, j’la fais gouter, poto, t’as cru on tape sur l'échant’ ?
La poisse a demandé un tête, j’ai vu la chance qui courait
À deux doigts d’craquer pour rien, enterrement, j’y vais bourré
Un calibre dans la cache, ça tourne sur Paname, banale
Même en vacances, un gros shlass dans la banane
J’lui faisais la bise, il s'faisait filocher
De lui, ils repartent sur toi, belek, les pes-stu font des ricochets
Des ricochets, des ricochets
[Couplet 2 : Cendar]
Ma mère a eu plus de mal à m’faire aimer la vie qu’à m'la donner
J’ai encore shooté dans un meuble, claqué la porte, elle va m’le pardonner
J’ressemble au vieux, il m’a lâché la main pour m’en foutre plein la poire
Là, j’fais une pause dans l’écriture pour aller prendre à boire
Allô ? J’sais plus c’que j’disais, j’aurais pu faire des études
J’ai pris des com' de misère, local poubelles en hiver
Le soleil s’lève tous les matins pendant qu'j’encule ma vie
Là, j’viens d’changer une che-cou, j’me rappelle plus d’ma rime
La rage contre les condés, contre l’épicerie qui l’allume
Contre les anciens qui volent depuis l’époque du shit dans l’allu'
J’ai ralenti la bédave, poto, j’suis resté bête
J’essaye de rester net, c’est même plus moi qui décide
J’ché-cher encore l’amour, j’m’entraîne à dire "je t’aime" sur des cibles
On m’a prévenu, j’ai vu des signes, on m’fait la morale pendant qu'j’dessine
J’me lève par dépit, j’ai des épis, j’v'-esqui l’ambiance tah les équipes
Dernier verre, un "nique ta mère", une chatte dans l’ventre sous zé-ti
Wesh, t’as 15 ans, tu m’parles de peine à deux chiffres
Wesh, t’as 40 ans, tu m’parles de barrettes de shit
Frôlé la psychiatrie, j'm’en remets p’tit à p’tit
Si tu veux traîner dans la bande, faut qu’tu nous montres tes cicatrices
Janaza triste pourtant, personne ne pleure
Un piège à loup entre les cuisses, vérifie bien l’passif avant les peines de cœur
Les p’tits sont vifs mais pour un 10, ils t’font attendre deux heures
Ça pue la pisse, viens faire du biff avec ton film d’auteur
Ce soir, comme d’habitude, ils parlent de prendre des thunes en faisant l’accent latin, comme d’hab', le baratin
J’suis sur mon 'phone, j’papote avec des connes
J’suis perdu dans mon verre, on s’bré-chan sur les paires
J’ti-sor mon jeu d’tes-car, j’prends v’là la rage si j’perds
J’commence à croire que l’chauve en bleu à l’droit d’me tarter et que j’le mérite
J’pensais qu’un jour, j'm’en sortirai mais hamdullah, j’suis guéri
Deux-trois insultes sur l’répondeur musical de la CAF
Deux-trois années au shtar, deux-trois boulettes qui trainaient dans la cave
Et j’fais un groupe avec mon reuf, c’est mon rappeur préféré
J'm’inquiète plus que sa maman quand il est déféré
J’me laisse porter par un ascenseur, j’vais encore rentrer bourré
M’écouter parler comme un penseur mais sincère
Baser, charcler, kicker les clin’s en perm', j’commence un peu à croire que t’aimes qu’ils t’enferment
J’répare mon cœur au carton, hardcore comme se dire "pardon"
J’avais des mains faites pour le piano, elles sont dans du charbon
Les femmes à qui j’ai brisé l’cœur, aujourd’hui, sourient à leur mari pendant que j’me rapproche de l’AVC que j’repousse le soin d’mes caries
Des larmes sur Erik Satie, y a personne pour témoigner
Les portes du succès fermées ? J’ai craché sur la poignée
J't’écoute te confier à mon cœur de pierre et j’sors deux clopes d’un paquet presque vide
J’attends rien de c’qui m’reste de vie, j’suis dans ma tête, j’appuie sur toute les touches
Méfie-toi des dents que t’montrent les bouches, les condés poussent, ils ont l’mord contre les schouffs