Scylla
Tout a un sens
[Refrain]
Ici tout a un sens, un jour je comprendrai, mais pour l’instant…
J’avance et je m’oublie. Mais je sais que tout a un sens
Oui tout a un sens, un jour je comprendrai
Pourquoi mes doux rêves ont tous fini incendiés ?
Mais je sais que tout a un sens…

[Couplet 1]
Je refuse d’admettre que mes larmes n’aient servi qu’à gercer mes joues
Qu’on est juste bons qu’à fermer les paupières et encaisser les coups
Qu’à se battre et à simuler ces fausses duretés
Je refuse de croire que nous ne sommes que de vulgaires punching ball sur pieds
Ici tout a un sens, un jour je le comprendrai
Mais pour l’instant ce foutu mal c’est bon je m’en contenterai !
C’est ça que je compte chanter. Je suis décontenancé
Donc qu’on m’excuse si dans mes rimes je blâme le monde entier
Mais si je persiste dans mes sourires. C’est que je refuse d’admettre
Que l’on existe que pour souffrir
Je ne suis pas très crédible. Ca te paraît vide de sens :
Je sais que je me contredis quand presque tous mes textes pissent le sang
Mais ce n’est qu’une manière de me battre lorsque je craque et de me redresser
Une manière de me croire meilleur qu’à ne marcher que les yeux baissés
Car nous ne sommes pas que de simples comptes en banque vivants
Bons qu’à payer des factures. Et se confier sur divan
À crouler sous les dettes sur base de rêves dont on est que brancardier
Dans chaque épreuve que l’on traverse, il y a forcément un sens caché
Un tas de choses à apprendre. Et chaque larme abrite l’évidence
Mais souvent pour le comprendre, il faut quelques années de prise de distance
Il faut laisser le temps aux blessures. Un jour elles se mettent à parler
Elles viennent te voir, et te racontent ta vie comme tu la voyais
Tes cicatrices sont les témoins des chemins qu’elles t’ont fait prendre
Tes marques de fabrique, une sorte de bouclier dans ce monde étrange
C’est ce que je disais, hier encore, en réponse aux mots d’un petit reuf
Qui m’affirmait vouloir tenter le plongeon du haut d’un immeuble
Je lui ai dit « garde la foi, ne te laisse pas supplanter ! »
Même si j’avoue que derrière moi-même je peine à argumenter
[Refrain]

[Couplet 2]
Je reste convaincu que tout a sa raison d’être. Et même si la plupart du temps
C’est vrai que je dois l’admettre, je peine à trouver les bons arguments
Où est le sens d’un génocide ? Des milles collines au sang de l’apache
D’une rationalisation de leurs meurtres via des chambres à gaz ?
Te rends-tu compte de ça ? Parce que chacun de ces cas te le prouvent
Sourires aux lèvres, ils tuaient chaque jour l’équivalent d’un stade de foot
Comment est-ce possible de se perdre dans une telle fièvre meurtrière ?
De prendre autant de plaisir à faire souffrir des peuples sur ces seuls critères?
Admettons que faire une guerre à une autre patrie soit vital
Mais où est le sens d’aller leur arracher leurs parties génitales ?
Explique-moi ! Où est la raison d’être d’une seule de leurs victoires ?
Si l’homme est incapable de tirer ne fût-ce qu’une leçon de l’histoire
Quelles restent les raisons d’y croire ? D’en améliorer le sort, si l’être humain
Ne semble juste bon qu’à respecter les morts
Où est la raison de la science si elle nous rend que de plus en plus glacial ?
Si derrière chaque évolution se planque l’émotion d’un cadavre ?
À quoi bon inventer des vaccins et taffer des remèdes ?
Si neuf dixièmes de la planète ne peuvent même pas se le permettre
Où est le sens d’un couple si le bonheur parfait n’existe pas ?
Celui de ma musique si la plupart d’entre eux ne la pige pas ?
J’avoue que souvent je me perds, dans nos raisons exactes d’exister
Je cherche mes réponses. J’avoue que des fois j’ai pu penser le pire
Mais je me plais à croire qu’un jour tout cela pourra s’expliquer
J’en comprendrai le sens même si ce n’est pas dans cette vie
[Refrain]