Akhenaton
Le temps d’un poème
[Refrain]
Je n’ai pas grand-chose à donner
Que mon corps qui traduit toutes ces émotions
Mes coups de blues et mes projets
Ces heures que je vis plongé à fond dans ma passion
Et si tu peux me voir m’envoler
C’est que tu as su un jour me donner des ailes
Non ce n’est rien je te promets
Que l’amour de ton fils le temps d’un poème

[Couplet 1]
Pardonne-moi si cette lettre arrive trop tard
C’est vrai parfois la vie et le quotidien nous tiennent en otage
Des tas d’obligations inutiles
Mais aujourd’hui ces notes le permettent
On croit que ceux qui comptent sont comme l’amour qu’on porte : éternels
Comment commencer ? Autrement qu’en disant merci
Merci pour avoir fait d’moi un homme
Lorsque je suis perdu ce sont tes pas que je suis
En c’monde avili, je sais que tu vois mon cœur battre
Du haut des monts de la Kabylie
30 ans d’amour traduits par la sueur laissée sur la chaine à l’usine
Répétés jour après jour les gestes d’un homme qui s’efface
Pour le bien d’ces fils et filles
Derrière les cheminées Golgota mon père et sa couronne d’épine
Ne saura ôter maman de mon vocabulaire
On a resserré la famille autour de tes yeux pierre angulaire
Pilier de notre paradis sous les yeux
J’danse pour toi et je n’ai même plus de mots
Tous ceux qui demandent pourquoi
[Refrain]
Je n’ai pas grand-chose à donner
Que mon corps qui traduit toutes ces émotions
Mes coups de blues et mes projets
Ces heures que je vis plongé à fond dans ma passion
Et si tu peux me voir m’envoler
C’est que tu as su un jour me donner des ailes
Non ce n’est rien je te promets
Que l’amour de ton fils le temps d’un poème

[Couplet 2]
Mon Dieu c’est dur de te savoir dans l’autre monde !
Il pleut sur Bejaia et dans mon cœur
Sur la scène et sur ta tombe
Je vis là ou les fils d’Al-Djazair bossent, lutent ou chôment
Mais toujours citoyens français de seconde zone
Rien n’a changé, j’aime encore l’hexagone
Mais l’hexagone est craintif quand les problèmes viennent c’est à nos portes qu’on sonne
Tu l’savais et t’as gardé la colère en toi
Si bien que c’est en Algérie qu’on porta ton linceul en toile
J’ai apprécié ces dernières années, le partage avec toi
Les rires, les discussions enflammées
Analphabète ému par le poids d’une force inébranlable
De tes mains calleuses t’as porté l’avenir de tes semblables
Et quand cette foutue maladie a pris ton cerveau
C’était un autre combat trop fort pour tes ergots
Pourquoi fallait-il cette ultime leçon d’humilité ?
J’ai pris la lumière qui m’anime dans tes courts instants d’lucidité
J’ai suis ta force, ton sourire, dans ce bras de fer contre la faux
Je vante chaque minute passée sans un soupire
Et quand la foule acclame et applaudit mes pas
Je les dédie à toi, mon modèle, papa
[Refrain]
Je n’ai pas grand-chose à donner
Que mon corps qui traduit toutes ces émotions
Mes coups de blues et mes projets
Ces heures que je vis plongé à fond dans ma passion
Et si tu peux me voir m’envoler
C’est que tu as su un jour me donner des ailes
Non ce n’est rien je te promets
Que l’amour de ton fils le temps d’un poème