[@LGF]: Bonjour mesdames et messieurs, pour cette première entrevue en français, je vous propose d'apprendre à connaitre un utilisateur exemplaire. En effet, Swono est le nouveau modérateur représentant Genius France. Il se spécialise dans les traductions et est reconnu pour être un mentor hors-pair. De plus, il a notamment été l'hôtе des Genius France Awards dе l'année passée où il a récolté de nombreux prix, dont "Meilleur éditeur". Sans plus attendre, passons à l'entrevue, Swono, comment vas-tu ?
[@Swono]: Alors tout d'abord un grand merci pour tous ces éloges dont je ne saurais refléter la qualité, c'est un plaisir d'être reçu si plaisamment en tes terres ! De mon côté ça va super bien, je sors d'une soirée très chargée en bonnes émotions donc c'est un régal de finir avec ce dessert d'interview hahah. Et toi alors, comment vas-tu mon cher LGF ?
[@LGF]: Je vais très bien merci. J'aimerais commencer par parler un petit peu de Genius. Alors, comme précédemment mentionné, tu es considéré comme un excellent mentor par tes disciples. Selon toi, qu'est-ce qui est essentiel pour devenir un bon mentor ?
[@Swono]: Ah c'est sûr que la pédagogie c'est tout un grand domaine et je ne veux pas faire l'insulte à ses professionnels de m'en dire qualifié de quelque manière que ce soit. Cependant, il est vrai qu'on a remarqué que certaines manières de procéder étaient plus efficaces que d'autres. Si on me demande mes "pro-tips", de mon expérience je dirais : la tolérance et la patience donc avancer au rythme de l'élève pour ne rien brusquer, bien se rappeler de tous les pans de la vie d'Éditeur auxquels on peut être confrontés et les présenter scrupuleusement, et enfin de s'assurer que l'élève garde une confiance et une estime de soi en toutes circonstances. Pour moi, c'est ça la recette d'une progression heureuse et plaisante !
[@LGF]: Voici deux photos, j'aimerais que tu les commentes.
[@Swono]: Beaucoup d'émotions et un grand sourire sur mon visage quand je les vois ! Les jaquettes de mes deux albums de compilation musicale ! Spirals c'était vraiment l'aube de cette idée, et à l'image de la qualité honteuse de cette image que j'ai prise sur Google c'est une compilation très brute, très "tel quel" de ce qu'a donné cette idée. J'en suis très fier même si en même temps il a ses imperfections évidentes. lille est bien plus travaillé, un peu plus sérieux et plus structuré surtout. J'ai vraiment voulu prendre le temps de faire des morceaux qui sonnaient comme je le voulais et une jaquette qui collait à l'image du projet. Organiser la tracklist dans un ordre bien particulier, designer le cover art avec ses petits easter eggs, c'était vraiment le pinacle de cette expérience que j'ai par la force des choses dû suspendre malheureusement — comme le dit la bio SoundCloud du projet.
[@LGF]: Comment as-tu trouvé l'idée ?
[@Swono]: Alors pour la première je pense pas me souvenir particulièrement — en même temps j'ai dû passer genre 5 minutes à décider ça. Pour la seconde, en fait je joue sur l'homophonie entre Lille, la ville, lille, "petit" en norvégien, et le "lil" anglais classique. Le symbole sur lequel est fait le zoom sur la jaquette (小, xiǎo) signifie "petit" et suit cette même idée, ce jeu de mots. Ce sinogramme fait d'ailleurs partie d'un de mes surnoms et est placé dans le creux de ma main pour refléter l'idée principale véhiculée par ce titre si atypique et chargé en ésotérisme.
[@LGF]: On sait maintenant que tu es une personne plutôt créative. On peut aussi l'apercevoir avec ta profession. En effet tu es développeur, sur quoi travailles-tu ces temps-ci ?
[@Swono]: Alors je suis encore étudiant, je prépare un master mais en effet mon corps de métier c'est bien le dev' ! Mon projet de fin de 3e année vient de se clôturer la semaine dernière (je l'ai validé) et là je continue sur mon rythme de stage à temps partiel que je vais prolonger à temps plein pour les quatre prochains mois tout en avançant sur mon projet de fin d'études !
[@LGF]: Qu'est-ce qui te motive dans ce domaine ?
[@Swono]: J'ai toujours un peu baigné dedans vu que les hommes de ma famille ont tous eu un métier en rapport avec à un moment dans leurs vies, donc comme choix c'était une évidence. Le fait que je sois dans une école où tu ressens bien les aspects inhérents du dev' (tout dépend de toi, la seule loi c'est la logique, etc.) ça fait que c'est vraiment le milieu dans lequel je me sens le plus à l'aise et dans lequel je me sentirai le plus épanoui sur le long terme. C'est aussi pour ça que je l'ai choisi !
[@LGF]: Tu cites les hommes de ta famille comme étant une influence pour ton choix de métier. Nous sommes tous influencés par ce qui nous entoure, que ce soit notre famille, nos amis, nos professeurs, etc. En général, comment perçois-tu l'influence qu'a la musique sur l'individu ?
[@Swono]: C'est clair que la musique façonne nos vies à fond depuis les années 80 je dirais, de ceux pour qui c'était inévitable d'avoir "sa zik préférée". Y a qu'à voir à quel point ça paraît si horrible de sortir sans écouteurs/casque pour les moins de 25 ans, comme il paraît manquer quelque chose ! Je m'y connais pas assez pour me prononcer, mais je pense que si la musique est plus ou moins proscrite par certaines religions ce n'est pas par hasard, la force que cet air qui vibre a sur nos âmes est incommensurable et on a tendance à l'oublier ! Les émotions que la musique nous fait traverser, à quel point elle peut ruiner ou enjoliver une journée, c'est époustouflant.
[@LGF]: Parlant de "zik", la francophonie est de plus en plus populaire dans le domaine musical. Que ce soit des succès internationaux comme "Alors on danse" ou même simplement la croissance du rap français, on distingue une certaine évolution. Comment décrirais-tu l'essor de la musique francophone dans la dernière décennie ?
[@Swono]: Je sais pas vraiment, honnêtement je regarde un peu ça de loin et j'en ai peu à faire parce que je ne définis pas mon expérience en fonction de celle des autres, même si bien sûr la société fabrique ses suggestions naturelles. Honnêtement, j'écoute peu de musique francophone et de moins en moins avec le temps j'ai l'impression. Comme j'ai tendance à sortir de ma zone de confort par pulsations très peu régulières (souvent ça se compte en mois), j'écoute souvent le même contenu et je subis peu le phénomène de mode même si j'écoute les gens qui buzz comme 13 Organisé et ce genre de choses. Pour la faire courte, j'en ai pas grand chose à faire.
[@LGF]: Il me semble que tu es un grand fan du rap underground, notamment de XXXTENTACION, $uicideBoy$ et Scarlxrd. Comment es-tu tombé sur ces artistes ?
[@Swono]: X c'est parce qu'il avait fait du bruit avec "Look At Me!" et j'ai fini par me pencher sur son taff mi-2016 avec une playlist compilant plusieurs de ses travaux sur YouTube ; je l'ai écoutée en faisant des abdos sur mon lit notamment, ce qui m'a d'ailleurs valu quelques séances de kiné plusieurs mois plus tard réalisant que je me détruisais le dos hahah. Je ne le savais pas encore à ce moment même si j'ai immédiatement noté que j'appréciais beaucoup son énergie, mais une relation très intense avec son personnage était née ce jour-là.
Pour les Boy$ c'est un peu comme tout le monde, soit via la vidéo de Cogmid nommée "Feelin' Fine" et qui utilise un morceau de Black Banshee ainsi que "Kill Your$elf Part. III" des Boy$. J'ai ensuite fouillé leur SoundCloud un week-end de printemps(?) 2017. Bon le problème c'est qu'ils ont sorti des centaines de sons, mais j'ai quand même écouté une énorme partie de leur contenu et aujourd'hui y en a un énorme bout dans mes likes Spotify.
Scarlxrd c'est dans une partie un peu plus sombre, mi-2018 que je me suis intéressé à son travail et la nervosité de son contenu (que j'ai entièrement écouté à l'époque) m'a directement séduit. Depuis je le suis et son dernier projet me fait sérieusement du pied avec ce que j'en ai entendu !
[@LGF]: Finalement, dans plusieurs pages Get Involved tu mentionnes ton appréciation pour la plume d'Arthur Schopenhauer, comment est-ce que ses écrits ont impacté ta vie ?
[@Swono]: Très intéressante question, encore plus étant donnée la réponse ! Le truc qui me fait le plus kiffer — j'en parlais avec mon ancien professeur de philosophie que je fréquente toujours — c'est que malgré l'âge de l'œuvre, elle s'applique toujours à nos temps ; comme si ce bon vieux Arthur avait compris certaines clés suprêmes de l'âme humaine. L'enseignement le plus parlant, même si il ne reflète pas cet aspect stupéfiant de ses écrits, c'est une règle de vie trop souvent oubliée : on n'a pas besoin d'une raison pour être gai. J'étais déjà dans une bonne pente dans ma vie quand j'ai lu ces lignes, mais dès que je me suis rendu compte de ce principe en le lisant chez Schopenhauer, mon sourire n'a jamais été aussi large et plus important encore, il n'a depuis plus quitté mes lèvres.
[@LGF]: Et bien mesdames et messieurs, c'est sur cette excellente réponse que je vais conclure cette entrevue. Je vous remercie d'avoir pris le temps pour lire cette conversation, je vous rappelle que la seconde des deux entrevues de lancement sera publiée la semaine prochaine et cette fois-ci avec @lonland comme invité. De plus, je souhaite remercier mon invité, Ono qui a particulièrement bien répondu à mes questions !
[@Swono]: C'était super sympa, merci à toi !