[Couplet 1: Kohndo]
J'attends le faiseur de pluie, on m'a dit qu'il viendrait me voir
Il doit nettoyer nos vies et puis la saleté des trottoirs
J'attends qu'il daigne se lever, ce gros feignant prend son temps
Et moi dans mon quartier, tout seul, j'attends perdu sur un banc
La télé m'annonçait du chaud, chaque été brûle dans nos blocs
Entre la pierre et la chaux, les frangins rougissent et débloquent
J'attends le faiseur de pluie, hier j'ai manqué mon but
Posté à l'angle de ma rue, je crains qu'il n'soit pas venu
Ici les gens n'y croient pas, les anges ont la poussière mais pas d'ailes
Personne ne croit qu'un espoir mène au septième ciel
J'suis qu'un con d'plus, mon frère dit qu'j'attends le déluge
J'empile les ans comme des lustres, dis qu'le bon Dieu m'gruge
Trop hautes mes aspirations, trop basse mon agitation
J'vis dans mes contradictions et manque d'imagination
Le faiseur de pluie? Savoir si demain viendra?
Les rêves qui hantaient mes nuits me disent "ne l'attends pas!"
Je n'suis qu'un faiseur de rêve, demain n'a plus d'importance
Mes mots ont perdu leur sève, j'ressens la vie sous substances
J'attends le faiseur de pluie qu'il ressuscite enfin mes racines
Perdu dans la nuit, j'attends qu'il m'fasse l'effet de la morphine
[Refrain: Gas (*2)]
C'est moi qu't'attends, fils... hein hein!
En dilettante, assis tu persistes... hein hein !
Les ruelles sombres ici ont l'air triste... hein hein !
T'attends les signes, regarde encore, j'suis... hein hein !
[Couplet 2: Kohndo]
Qu'ai-je vraiment à offrir? Le faiseur de pluie prends nos cœurs
Il vient balayer nos rues, s'accapare nos craintes et nos peurs
Les transforme en nuages, regarde, le ciel indique ses présages
J'suis sur un rivage, perdu dans l'horizon des cages
C'est la pierre qui parle
Hier encore j'ai vu des hommes j'te jure
En uniforme... bien sûr
Brûler des sommes astronomiques hein?
Au comptoir anémique
L'alcool imprégné dans mes veines, j'voudrais être amnésique
Y a rien à faire, ici on perd son temps au profit du vent
Personne ne tremble, et dans l'obstination on flambe
Y a pas d'fumée sans shit, peu d'larmes sans qu'un spliff crame
Y a peu d'femmes qu'on aime, et trop d'elles ont vu l'drame
J'attends depuis qu'on m'annonce sa venue son heure
La sécheresse de mon cœur m'oblige à prendre des vapeurs
Trop disent que j'suis perdu, peu sont convaincus
Qu'il passera par mon squat, j'suis qu'un tox mis sous perfu!
J'attends le faiseur de pluie, j'attends qu'il vienne
Qu'il m'illumine dans c'dilemme, qu'il m'apaise!
[Refrain]
C'est moi qu't'attends, fils... hein hein!
En dilettante, assis tu persistes... hein hein !
Les ruelles sombres ici ont l'air triste... hein hein !
T'attends les signes, regarde encore, j'suis... hein hein !
[Couplet 3: Gas]
T'attends le faiseur de pluie et ce depuis d'nombreuses années
Ton espoir est tellement fané, dis, saurais-tu l'reconnaître?
Saurais-tu voir son visage dans la foule, dans cette nuée d'âmes en peine?
Dans ces regards qui t'refoulent tous comme dénués d'amour panne
Dans vos cœurs une panne qui s'étend, épidémique
Et traversent les pores de vos peaux, vous sépare, vous dynamite
Y a comme un flou qui a fini par vous rendre fous
Comme des douleurs alcoolisées qu'ont fini par vous rendre soûls
Regarde autour, jette un œil derrière les tours
Vois l'monde sous un nouveau jour
Car j'suis ton faiseur d'pluie
Quels sont tes souhaits les plus chers? hein hein!
Réfléchis bien! Tu dis qu'le bon Dieu t'gruge et c'est l'gâchis qu'tu maintiens?
Regarde où elle pouvais t'aimer, le bordel que t'as semé
Repenses-y quand les nuits s'étirent lentement sans qu'vienne le sommeil
Tu possèdes c'qu'il manque à d'autres et tu voudrais bien c'qu'ils ont
La violence de la vie t'berce dans l'univers d'un schizo
Tu cherches l'oasis dans ce désert
C'est dans ton cœur qu'elle existe
Réserve un peu d'sève pour qu'tes rêves résistent, fils
Faiseur de pluie on peut tous l'être pour quelqu'un
Après, l'sursaut t'appartient
T'inquiète, le destin fera l'reste!
[Refrain]
C'est moi qu't'attends, fils... hein hein!
En dilettante, assis tu persistes... hein hein !
Les ruelles sombres ici ont l'air triste... hein hein !
T'attends les signes, regarde encore, j'suis... hein hein !