Tunisiano
Le traité de ma street
[Paroles de "Le traité de ma street" ft. OBG & Médine]

[Couplet 1 : Tunisiano]
Visite guidée de mon coin, des quartiers minés
Identifié Val d'Oisien, Nine-Five immatriculé
North-Side on ride, bienvenue dans le vaisseau
Desservi par la A15, autoroutier est le réseau
La BAC au cul, trop d'stups, département de braves
Entres les tess et les ZUP, rien que des champs de betteraves
Ici c'est gy-Cer, Villiers, RER, COD
L'aéroport CDG, son charter et ses clandés
C'est le Neuf-Cinq poto, mon département, ma ville
Ici j'ai grandi poto, tout n'est pas si facile
Des frères sont partis trop tôt, les destins sont fragiles
Finir à Osny c'est chaud, Ok poto
Montmagny, Goussainville, Franconville, Taverny, Sarcelles, Ge-gar, Persan, Saint-Gratien, Argenteuil et Deuil-la-Barre
Ici il n'y a qu'une tess, la jeunesse tire la langue
L'immobilier n'est pas en baisse, les pavillons traînent en bandes
Ville UMP, la chienté on ne dort plus
Ville de vieux, Deuil ce n'est pas Willem et sa tortue
Ambitieux et courageux, la hass pour horizon
Pour finir au hebs, on a 95 170 raisons

[Refrain]
C'est pour nos lieux-dits, nos patelins, nos bleds et nos blocs
Nos cités, nos terrains, nos quartiers qui choquent
Nos régiments, nos districts
Nos soldats de la street
Lourd ! Lourd ! Lourd ! Lourd !
Nos lieux-dits, nos communes, nos déserts, nos bitumes
Nos ghettos sans études, nos banlieues d'infortune
Venus inscrire le traité de ma street
Lourd ! Lourd ! Lourd ! Street Lourd !
[Couplet 2 : OGB]
Bétonnée à outrance, repère de yous-voi, Vitry
Constructions toujours trop hautes, Val-de-deNew-York City
Trop d'feux rouges N305, tous en warnings, double-file
Eh, klaxonnes pas connard, j'ai donné plus d'vingt piges à ma ville
Robespierre hall 15, deuxième étage, appart 220
J'mixais à la fenêtre pour tout la tess dès 10 du matin
Pollution, corruption, agressions et vandalisme
Population nocturne, haute tension et traumatismes
Vies tristes, cette banlieue sale-sud, bah c'est la nôtre
On a du potentiel, mais trop exploité par des beaufs
Alors braquage sa slalom en pleine ville, ça tire ? Cours vite !
La rue c'est rasoir, on est rusés depuis l'époque Bourville
Grecs médiocres dans une forêt de ciment poussent
Motos-cross crachent la haine, les pots d'échappement toussent
Maire de la ville alcoolique, conclut des contrats dans les rabs
Nos mères sont en panique, c'est l'argent d'leur comptes qu'on braque
J'ai les pieds dans la merde, et la main armée d'un mic
J'aurai beau déménager, mon cœur garde la forme du Neuf'Quatre
J'ai la A86 qui coule dans mes veines
J'ai gerbé d'la 8-6 dans l'comico' d'Vitry-sur-Seine

[Refrain]
C'est pour nos lieux-dits, nos patelins, nos bleds et nos blocs
Nos cités, nos terrains, nos quartiers qui choquent
Nos régiments, nos districts
Nos soldats de la street
Lourd ! Lourd ! Lourd ! Lourd !
Nos lieux-dits, nos communes, nos déserts, nos bitumes
Nos ghettos sans études, nos banlieues d'infortune
Venus inscrire le traité de ma street
Lourd ! Lourd ! Lourd ! Street Lourd !
[Couplet 3 : Médine]
Le Havre, une ville fantôme dans un décor de carte postale
Loin de Place Vendôme et des villas de Costa Blanca
Polluée comme dix fois Paris aux heures de pointe
Petit mets ton masque à gaz si tu sors de boîte
Autant d'chômage que de variétés de fromages
Au pourcentage d'ouvriers qui surpeuplent les plages
Là où les bouches ne crachent que des cartouches
Où en un week-end, on liquide un salaire au casino Partouche
Voici ma version des faits, pas celle d'Alphonse Brown
Mais celle des front-kicks de Le Banner en douze rounds
Propagande de paisibilité
Si mon quartier était un mot, ce serait "Précarité"
Eh, quand les nantis eux, vivent la vie classe
Les prolos ont le visage violassé par la vinasse
Violentés par la flicaille qui joue les Julies Lescaut
Depuis qu'la ville est au patrimoine de l'UNESCO
On s'y perdrait à voir nos ports remplis de voiles
Mais nos lycées aussi ont leur lot d'opposants au port du voile
Chez nous la flamme du Front National
Embrasa le coeur d'une centaine de jeunes, devenus hooligans
Gueules cassées, associables et enragés
Avec le profil rédigé sur la banderole du PSG
Q.I. allégé, larmes asséchées
Pour qui la réussite sociale n'a pas de parcours fléché
J'renvoie l'espoir par un transport de frêt
Balance une doha sincère à tous mes frères de Fresnes
Mon gaillard matrice, ma city m'attriste
Ici Médine, venu raptifier le traité de ma street
Lourd !
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