Saez
La dame en feu (version longue)
C’est la main de l’homme ouvrier
Qu’on voit s’envoler en fumée
Là dans les flammes
C’est l’histoire de l’humanité
Tu sais c’est quand on bâtissait
L’inatteignable
Ce sont les siècles de prières
Ce sont les siècles de sanglots
Des Misérables

Ce que l’Homme a fait de mieux
Part en poussière devant les yeux
C’est l’impensable
C’est les hommes morts tombés du toit
C’est les charpentes dignes des rois
C’est la beauté
C’est l’art sacré des mains de l’Homme
Je crois voulant parler à Dieu
D’éternité
Toi les prières des millénaires
Toi les cierges des bords de Seine
Triste Paris
Oui la blessure restera là
Gravée dans le cœur pour que plus
Jamais l’oubli
Je pleure, je pleure et mes sanglots
Peuvent rien contre les flots
Du ciel en feu
Toi qui auras fait écrire Hugo
Toi l’abri de Quasimodo
Touchant les cieux
Toi les murs de l’éternité
Moi quand j’étais agenouillé
Chantant Marie
Toi qui auras survécu les guerres
De te voir luttant les Enfers
Quelle tragédie

Que la modernité tristesse
Dans son pathétisme toujours
Vienne la laisser
Mourir en direct culture
Il y avait pas de technologies
Pour sauver l’humanité
En bord de seine 2019
Quand l’incendie vient ravager
Mille ans d’humains
Nos échelles, ami, ne pouvaient
Atteindre jusque sur les toits
On ne peut rien
D’abord il y a mon église à moi
Sous les feux des armes des fous
Virant charnier
Et maintenant brûle les toits
De mille ans d’art de sous les yeux
Du monde entier
A qui la faute pas au bon dieu
Crois-moi non Notre Dame en feu
N’est pas biblique
Elle n’est l’œuvre que de l’humain
Des gouvernants de ce pays
De pathétiques
Ils se cacheront derrière des lois
Ils se cacheront derrière le droit
Des pourritures
Qu’ils nous rappellent la dame en feu
Que de la France n’est rien de mieux
Que sa culture
Dis-moi quand viendra le procès
Contre l’état qui pour sauver
Ses pauvres sous
Aura laissé brûler la vie de mille ans d’art
On est gouverné par des fous

Toi qui resteras sur la Terre
Quand on aura tout détruit, toi
L’art du sacré
Toi la gothique, toi la baroque
Toi le symbole de cette époque
De crucifiés
Oui toi la flèche tombée au feu
Pourvu qu’un jour face à nos yeux
Soit renaissance
Oui pourvu que l’humanité
Oui face à la fatalité
Soit résilience
Quand les rues de Paris soudain
Dans leur chagrin virent au silence
Des églises
Devant la tragédie au sein
Du Saint des saints le Saint-Esprit
N’est plus de mise
Toi de Paris reine des fleurs
Toi l’autel accueillant les pleurs
Du désespoir
Du richissime aux pauvres gens
À faire de l’athée le croyant
Par le regard

Nous pleurons de tristes sanglots
Qui ne peuvent arrêter les flots
De la tristesse
De voir Mère de Quasimodo
Oui mettre le ciel en flambeaux
Sonnant la messe
De la Mille ans qui dans mille ans
Sera toujours le testament
Du souvenir
Des sanglots des millions de gens
Qui te regardent les yeux pleurant
Comment te dire

Notre-Dame tu renaîtras
Pour que dans dix mille ans de ça
Vienne un enfant
Vienne au devant lire ton histoire
Pour comprendre bien mieux que nous
L’histoire d’avant
Que bien plus que nos tristes vies
Certaines choses n’ont pas de prix
C’est l’Histoire
Oui qu’on a bien du mal ici
À protéger contre la nuit
Courte mémoire

Mille ans d’Histoire partis en feu
Pourquoi t’as pas pleuré bon dieu
Un ciel d’orage
Histoire que tes sanglots un peu
Viennent éteindre l’Enfer des Cieux
De ce carnage
De ce ciel qui ne sera plus
Jamais le même puisque perdues
Vont nos mémoires
L’Histoire des Hommes pendant des siècles
Qui auront construit force des mains
Oui notre Histoire

J’ai pas les mots, j’ai pas les mots
Et puis que dire face à ce monde
Inconcevable
Oui où tout se barre en lambeaux
Mais surtout où jamais personne
N’est responsable
Un incendie en bord de Seine
Venu brûler l’Histoire de l’Homme
Moralité

L’Homme est toujours le criminel
Triste de lui oui de sa propre
Éternité