Ademo
Pêché d’orgueil
[Couplet unique]
J’nique le monde, igo j’veux pas changer
Comme si à Fleury on m’avait dit “direction la Santé”
Si j’suis transféré c’est parc’que j’marque le plus
J’ai tout vu comme une pute j’peux pas finir sur le cul
La vie c’est dur et mieux vaut pas faire un malaise
Comme en cellule on t’laisse crever
Même si tu viens d’crier à l’aide
Dur d’s’intégrer avec des yeux khabat
On m’a dit “fais tes lacets”
On m’a pas dit “fais tes nœuds d’cravate”
On m’a mis dans l’ghetto, tu connais la banane
Pour m’faire courir contre des chevaux poto on m’a passé un âne
J’rime une haine, mais j’compte plus péter l’bail
Poto clique sur M si t’es orgueilleux comme Végéta
Génération 86, celle des foolek
Des sirènes, des woo woo, pas celle des sous-merdes
J’ai besoin d’une bulle d’air mais l’son est crevé comme mes Air Max
J’fais peur aux gens biens à Halloween j’ai pas besoin d’porter d’masque
J’suis un vrai, j’sais rapper, mais on préfère les menteurs
Pourtant j’ai essayé d’gagner avec une couleur en cœur
Tu voulais qu’j’dise y’a qu’des putes, y’a qu’du biff’ ?
Mais connard dans nos vies, y’a qu’des stups’, y’a qu’du risque
J’ai du carburé en discret, vu qu’j’avance dans la réserve
J’ai pas l’permis, mais j’marche quand même avec des Diesel
Pour retrouver mon chemin j’laissais des bouts d’shit sur mon passage
Me suis retrouvé perdu avec des schlags qui suivaient ma trace
Et pour le blé j’ai vendu d’hiver à été
Toi tu crois aux contes de fées, moi j’crois aux comptes à régler
J’ai ouvert ma bouche, mais c’était pas pour sucer
J’me suis dit d’rapper du seum, mais faut du com pour le succès
La roue va tourner, ça c’est une légende comme d’hab’
C’est nous qu’on tourne, la roue elle reste bloquée en promenade
Destin chelou comme Kennedy, Aaliyah qui s’crache
Obligé d’survivre, le pire c’est qu’ils croient qu’on aime bicrave
On vit comme Tony Micelli, pas Tony Montana
Tu trouves joli Beriz, c’est qu’t’es un touriste ou un Noich’
Tu trouves ça marrant, y’a rien, normal igo
On a beau sourire, nos yeux n’sourient pas igo
Tu vois c’que j’veux dire, nan j’te dis c’que tu vois
Si j’aime la neige ? Demande ça à ceux qui dorment l’hiver dans du froid
C’est pas un son triste, c’est juste une levrette
J’lève ma… v'là mes couilles, appelle-moi "le vrai"
À distinguer des faux bien sûr, j’demande pardon à Allah
J’veux pas aller en Enfer grailler un pain d’pus
J’pense que j’aurai pas plus d’inspi’ avec un spliff’
Et j’pense encore moins rapper plus vite avec un speed
Vingt-cinq piges Allah u akbar
Ashadu anna la ilaha illallah
Wa ashhadu anna muhammadan rasulu-llah
Et j’ai des pêchés, j’ai mal au dos
J’prie d’moins en moins, mais j’fais toujours l’odo
Poto, la moindre des choses après mes fornications
Rime de sang, vole et vente de grosses doses
Sois pas choqué, chacun est comme il est
J’suis têtu, l’bonheur c’est Titi et moi j’suis Grosminet
WAllah petit j’essayais d’suivre mon ombre
Quand j’l’ai plus vue j’ai compris qu’c’est parc’qu’il faisait trop sombre
J’suis pas à la mode mais c’est les soldes quand les keufs perquisent
J’crois qu’j’peux changer d’tête, mais j’garderai toujours les mêmes jeans
T’écoutes encore ? Ah ouais c’est cool vieux
On dit qu’on peut parer les coups mais qu’on peut pas parer les coups d’feu
Trop d’fautes, la haine nous a guidés
Et quand un flingue fait l’arbitre, les balles sont toujours prêtes à siffler
Au bout du compte on s’y fait, ça finit par “nique sa mère”
On improvise un salaire, fini à ry-Fleu quand ça merde
Et wAllah frère ça m’emmerde
J’crois qu’j’vais marcher sur les mains tellement j’ai la tête à l’envers
Ils veulent du lourd : j’leur donne ma bite
J’suis vulgaire, et alors poto ? J’fais ma mort, fais ta vie
J’suis baisé ma gueule, plaider un cœur
J’peux pas nan, c’est mon pêché d’orgueil
Tu veux du sale ? J’suis c’qu’il y a d’plus crado
Ne m’souhaite pas mon anniv’ gros ça sera l’plus beau d’mes cadeaux
J'suis comme cette image que tu regardes à l'instant
J'saigne, j'ai le regard haineux, mais j'souris et j'attends
J'attends que mon heure vienne de sonner ton heure
Interdit d'Essonne, y vit quand même esquive les contrôleurs
J'finis ce texte avec la pire des rages
Quand les rappeurs jouent les chauds alors que c'est les pires des shlags
La vie c'est dur on s'en rend compte qu'une fois dans l'trou
Et quand il fait trop noir sur l'banc d'cantine y'a pas d'ampoule
Donc j'me répète, fuck le monde ma gueule
J'peux pas changer gueh c'est mon péché d'orgueil