Ademo
Je te jure
[Paroles de "Je te jure"]

[Intro]
Made in TZ
91
Tarterêts gros
Pour ceux qui crèvent
Tu connais
On est al’
Si si
Pour la rue
On est al’

[Couplet unique]
J’m’amuse plus à calculer le temps qui passe
Car que je le compte ou pas, il passera sans moi
J’m’amuse plus, rare quand je ricane
On est devant un jerricane en flamme
Chaque jour s'résume à serrer la main d’un autre
S’faire la bise, bonjour, au revoir
Le yaourt est nature et n’a pas d’arôme
Chaque jour on marche parce qu’il le faut
Parce que sinon tu crèves
Un bouquet de ronces en guise de roses
On se demande toujours de quoi sera fait demain
Quel couleur guidera nos jours
Mais y a que le rouge qui a l’air de vin (devin?)
Médite sur cette phrase deux trois quatre fois et plus si besoin est
Ademo : je suis de cette espèce que seule la rage peut soigner
Peut libérer l’histoire de quelques instants
La flamme brûle plus que jamais
Quand on sait que le sheitan dédaigne nous attendre
Le paradis est une luxure qu’on a du mal à se proposer
Ici l’homme s’entretue, une fois mort, c’est sûr qu’il voudra pas se reposer
Regarde les gens, nos yeux sont vides gros
On voit ce qu’on veut voir donc on jarte ce vieux charclo devant son bistrot
C’est triste à dire mais j’pense qu’on va tous mal finir
Le « tout est bien qui finit bien », j’ai pas mis le grappin, j’suis pas un alpiniste
On se plaint et le vent souffle, moins souvent que l’homme
On se plaint, moi le premier, mais j’te l’jure, j’rêve plus quand je dors
Devant nos têtes, devant ces appartements qui brillent
Tu t’es jamais demandé c’qu’un SDF donnerait pour une brosse à dent et un dentifrice ?
J’peux t'parier qu’il sacrifierait au moins un de ses dents
De préférence une carie, quoi ? tu goles-ri ? avoue que c’est tendre
Des égoïstes c’est ce qu’on est, c’est simple, tu le sais
Ah non, c’est vrai tu sais pas ? Laisse tomber, j’suis pas d’humeur
On réagit qu’au moment où on sent venir le danger
Une fois dans la merde on prie Dieu, la faute à qui si tu trembles, mec
La faute à l'autre se jeter nos erreurs on sait le faire
Autant t'jeter la première pierre, autant donner ses fesses
Des momes morflent à l'heure qu’il est, pourquoi ?
L’amour s’meurt, Cupidon a préféré troquer son arc contre un puchka
Comme beaucoup il a mal interprété le savoir est une arme
Car l’arme n’a pas de savoir, juste un cadran et une balle
On s’amuse à jouer les gens heureux, les riches ont la poudre au nez
Autant qu’la poudre aux yeux, même ces types sont malheureux
Et encore plus que nous peut-être
Quand t’as tout mais pas d’amour, le train d'la vie déraille ou t’amène sur son rail de cess'
A chacun sa façon de vivre : la mienne consiste en survivre
Une haine consistante et une larme en sursis
Demain c’est peut-être le tour de l’un d’entre nous
En attendant j’te tends la main, le bras aussi restreint que Jamel Debbouze
Pas à l’abri d’une rafale ou d’un pare-choc
J’fais en sorte de rester franc, le moment venu j’saurai être un homme
La vie est une pute, va pas me dire qu’elle a pas de prix
Aucune aide, j’suis injoignable car j’suis toujours loin du bout du tunnel
On m’a dit « pisse pas là », pêche ! nique Paname !
Mon voisin est SDF, dort avec des chaussettes, pisse par la fenêtre
Il doit sûrement peser 50 kilogrammes
Qui le regarde à part Dieu ? dans ma rétine loge un pyromane
Ce soir sur le toit d’un bâtiment sale, pratiquement die
J’baille, fatigué par les chat’, les châtiments man
J’ai grandi où ? j’sais pas, mais j’suis sauvage
Gentil ou méchant, j’aime bien écrire au calme
Et merde, ce soir pour manger j’me démerde
Des mans veulent des rettes-ba
Crois moi que dans le bat j’en cache des belles
J’ai envie de chialer même au moment où j’compte mes sous
Mais j’suis homme, donc mes soucis faut qu'j'parle avec les mains plus souvent que les sourds
Tu sais ma mif demain va p’t’être être à la rue
Que ferais-tu si ton reuf de 6 ans vivait à la dure ?
Je suis là à voir mon reup vieillir
J’vis la peur de périr
J’suis là rappeur des briques minable, le coeur en débris
21 piges, bientôt 22-22
T’imagines les maintes fois, j’ai entendu les 22 22
Parce que mes rêves font des cauchemars, j’dors un oeil ouvert
Surveille mes arrières H24, encore plus ça ferait une bonne nouvelle
J’suis un mec éternellement triste, peu d’espoir
Michtonneuse tu gratteras plus avec un banco, qu’avec moi
Très très bizarre : les profs furent les premiers à m’l’avoir dit
Ça part en couille comme si j’étais le né le soir le premier du mois un samedi
Combien de jours combien de nuits j’pense à risquer ma vie
À faire comme papa, à prendre un calibre, et vider la Brinks
Nique ces pédés de volaille, baisez vos races
Trop trop XXX, j’peux pas couper des tomates
Nabil toi-même tu sais comment on a souffert
Y a que toi qui sais comment c’était tous les récupérables dans la poubelle
J’ai trop mal quand je revois foutus mes anciens Lacoste
Trop mal, l’enfance est courte comme le temps qu’a duré ma colle
J’vais sûrement bientôt arrêter de rapper
Les gens n’aiment pas le rap, le vrai
Bientôt j’irais maquetter ma haine
Putain j’suis vraiment seul à c’t’heure c’est tout le monde dort
La nuit me montre son cul, j’aimerais bien quitter tout mon corps
Ademo, pardonnez-moi si j’suis foutu
Si j'ris à l'envers, mes plaies restent ouvertes, car des couteaux m'pratiquent d'la couture
J’suis comme un pit' dans la tess
Une muselière, un collier étrangleur, un mauvais coup dans la tête
Si tu m’vois de loin, t’étonnes pas si moi j’te vois pas
La vie n’est pas nette, j’ai la rétine dans un hammam
[Outro]
J’te jure, j’te jure
J’te jure
J’te jure, j’te jure
J’te jure
J’te jure, j’te jure
J’te jure
J’te jure, j’te jure
J’te jure
J’te jure, j’te jure
J’te jure
J’te jure, j’te jure
J’te jure