Juliette Gréco
C’était un train de nuit
Je me souviens d'une main
Qui m'avait attrapée
Je me souviens d'une main
Serrée comme un grappin
Je me souviens
Je me souviens
C'était un train de nuit
Dans un pays troublé
Tous nos corps entassés
Mon âme sans abri
Je me souviens d'un regard
Qui m'avait allumée
Je me souviens d'un regard
Qui brillait dans le noir
Je me souviens
Je me souviens
Et ce regard perdu
Qui n'avait plus que moi
Qui je suis ? Qui es-tu
Toi que je ne vois pas ?
Je me souviens d'une voix
D'une voix enrouée
Je me souviens d'une voix
Qui me parlait tout bas
Je me souviens
Je me souviens
C'était un train de nuit
Aux portes verrouillées
Un instant réunis
Aussitôt séparés