Juliette Gréco
Comme si de rien n’était
Voir l'onde régulière
Du soleil nu dans l'air
Et dévaler les pentes
Les vallées indolentes
Dans leurs tenues d'hiver
Puis humer le grand air
En rêvant d'infini
De soleil de minuit
De trains dans les vapeurs
De refaire chaque erreur
Comme si de rien n'était
Comme si de rien n'était

Songer au bord de mer
Au vent dedans les terres
Aux astres qui scintillent
Longtemps après la vie
Aux baigneurs démodés
Dans leurs tenues d'été
En rêvant d'impossible
Au fond du cœur, possible
Qu'on ait des remords
Mais on rentre à bon port
Comme si de rien n'était
Comme si de rien n'était