Juliette Gréco
Doux oiseau de jeunesse
Le doux oiseau de la jeunesse
Était un oiseau égaré
Avec des besoins de tendresse
Et des envies de cruauté
Volant, volant de toit en toit
Volant, volant de toi à moi
C’était la plus belle hirondelle
C’était pour nous, c’était pour elle
Nous n’en aurons jamais fini
De ces toits gris de Virginie
Nous n’en aurons jamais fini
De nous et d’eux, c’est nostalgie
Les palmiers fous de Virginie
Et nos baisers mordus au sang
C’était ailleurs et c’est ici
C’était hier et c’est fini
Le doux oiseau de la jeunesse
Avait fait son nid sur ton cou
Il y faisait l’amour sans cesse
Ou il s’y reposait beaucoup
Il est mort électrocuté
Un soir de vent dans quelque nuit
Notre bel oiseau foudroyé
Tu es adulte et moi aussi