Étienne Daho
Les Liens D’Eros
"Aimer, être aimer, quel bonheur !
Et pourtant, comme tout éclat est terne
Auprès de la félicité remplie de tourments
Que l'on éprouve en adorant une femme qui fait de l'homme son jouet
En devenant l'esclave d'une créature tyrannique
Qui vous piétine impitoyablement"
Elle est là, ma vénus allongée, le corps et les poignets sanglés
Dans son imper en latex elle m'observe, comme la proie de ses projets
Attitude polaire de surface, sourire de Joconde apaisé
Elle est la main qui me cherche et me frôle, du bout de ses ongles laqués
Oh surtout ne crie pas avant d'avoir mal, me dit elle, les corps étrangers
Ont le goût capiteux du parfum des roses, du romanesque et du secret
Les liens d'Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du cœur ?
Les liens d'Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du sang ?
Qui est la victime de qui, dit elle, le sacrifié ou son bourreau ?
Peu importe le flacon, si c'est éphémère, mais pourvu que le charme opère
Pénètre jusqu'aux fondations de mon âme, souffle t'elle, avant de céder
Libérée par l'impact de mes morsures, par la chaleur de mes baisers
Les liens d'Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du cœur ?
Les liens d'Eros tout puissants, sont-ils plus attachants que les liens du sang ?