Dieudonné
Palestine
"Pour terminer chers amis, j’aimerais rendre hommage à un copain «Claude Nougaro», Copain parti trop top au pays de l’envers du décor, je lui emprunte ici son accent et un peu de son esprit dans une tentative poético-musicale sur fond de tragédie gréco-palestiennne."

Hamid a 22 ans et il décide d'aller se faire sauter au milieu de ceux qu'il considère comme l'envahisseur.

Je suis né ici sur ce bord de méditerranée
Dans ce paradis ensoleillé
Palestine ! Palestine !
C'est ici que mon père, que mon grand père et tous ceux d'avant sont enterrés
Dans la chair de ta terre, Palestine !
C'est dans la maison en ruine là-bas au milieu du champ d'oliviers
C'est là que nous avons chanté, ri, dansé, vibré même
Comme les cordes de cette guitare manouche
Pincés au cœur, cueillis comme des fleurs
C'est là que nous avons pleuré aussi, pleuré
Difficile d'expliquer pourquoi on est attaché à un endroit
Jusqu'à ce qu'une armée débarque chez toi

Au début, ils ont tiré en l'air, ça faisait du bruit, c'était gentil
Et puis après ils ont tué mon père, et puis mon oncle, et puis mon frère
Ont fait brûler la maison, détruit jardins et plantations pour y installer leurs colons
Nous, femmes et enfants déportés jusqu'à ce camp de réfugiés
Sales, froids, on y était entassés.
Seul au loin, le son de cette guitare tzigane me donnait encore la force de résister
La force de respirer
Mélodie des gens du voyage, musique des déracinés, elle m'a fait oublier le mal

J'avais 10 ans, ça fait 12 ans et me voila maintenant une bombe scotchée sur le bidon
Aspirée dans ce grand siphon. Liberté pour toi Palestine !
Je vais vous faire danser joyeux colons sur le son de mon canon
Aujourd'hui je suis chef d'orchestre réglant ma note sur celle du temps
Ce temps gitan sur lequel je virevolte encore en joyeux papillon

J'arrive, j'arrive frissonnant destin
Tel un coup de cymbale ponctuant les violons
Et ma Palestine ! Tu me vois descendre de l'autocar au milieu de tous ces regards ?!
Y'a mon coeur, y'a la peur, y'a ce son de guitare
Anonyme passant je souris à l'enfant et puis au milieu de la rue je te vois belle inconnue
C'est toi, je t'ai choisie, vais-je te prendre par la taille et faire danser nos entrailles ?
J'entends d'ici les cris d'effrois déchirer le silence provoqué par ce doigt

Y'a mon souffle qui s'accélère, manque d'oxygène, ton regard qui me fixe
Tu comprends, ton sac qui tombe, la pomme qui roule
Reculer ? Il est trop tard petite
Y'a mon doigt qui se crispe
Puisqu'on ne peut vivre tous les deux : Crevons ensemble.
Palestine !!!!