Greenfinch
Loin des yeux (feat. Guayi)
Couplet 1:
Mais qu'est-ce que j'fous là ?
Au centre d'une ville qu'est pas la mienne
Et à douze mille bornes de chez moi
Sous mes yeux la place est brulante et les vendeurs ambulants
Semblent avoir de la peine à r’fourguer quoi que ce soit
Tu sens qu'ce soir quand ils recompteront la recette à la nuit noire
Ça leur creusera pas les fossettes
Après faut être honnête c'est rarement le cas
Les temps ont changé les prix explosent
Ça fait crever les p'tits métiers
Ceux qui s'accrochent savent que ça ne va qu'empirer
C’est la croissance mon pote, comment rej’ter c'que ça apporte ?
Seulement comment nier que ça emporte les vies de ceux qui restent sur le côté ?
Santiago a pris l'train, mais elle roule sur la tronche de ceux qui posent les madriers, et eux ils rongent leur frein !
Dans le plus grand silence, ici c'est pas la France : ils ont pas appris à bronzer
Un peuple entier surendetté cadeau d'bienvenue du monde à l'arriver sur les marchés
Est-ce que c'est bien ? C'est foutument dur à juger
Dans tous les cas deux choses sont sûres, en un c'est qu'au sommet d'l'état ça leur nique pas l'sommeil
Et puis en deux j'ai eu l'temps d'bien regarder, alors j'peux t'affirmer mon pote que la misère n'est pas moins pénible au soleil…
Refrain :
(Chant espagnol [?])
T'as le bonjour de Santiago…
… la ville qui reste sur le téco
Couplet 2:
J’ai fait les files d'attente de toutes les administrations
Sont pas marrants vu qu'de l'immigration y en a de plus en plus
T’attends six heures pour deux minutes avec un gusse, qui s'en tripote la nouille
L’angoisse du papier qui manque c'est l'pain quotidien des pouilleux !
Dans la queue la plupart ils ont rien d'autre que leurs mains dans les fouilles
Y a d'la fatigue sur toutes les bouilles
Y a d'la peur dans les regards brouillés
Un p'tit mètre après l'autre entre une colombienne et un haïtien
Une péruvienne et un vénézuélien
On s'compare les histoires les joies les peines
T’as du mal à y croire tellement y en a qui z'ont pas d'veine !
C’est l'archipel des vies pas funs, putain !
J’te jure que moi j'serai dev’nu fou
Y a des destins c'est que d'la boue
Tout ça pour dire sans faire chialer dans les chaumières
Que la vie des sans-papiers chômeurs c'est bien d'la merde
Qu’on n’a pas encore tous autant droit au bonheur
C’est une morale en mousse mais s'rait pas mal qu'on s'en souvienne
Refrain :
(Chant espagnol [?])
T’as le bonjour de Santiago...
... la ville qui reste sur le téco
Couplet 3:
Entends-moi bien je l'aime cette ville
Justement car c'est pas la mienne donc j’ai pas besoin d'assumer
Et pis t'façon quoi qu'elle devienne je saurai d'quoi m'rappeler
Des heures à flotter seuls entre d'autres rues et à d'autres terrasses de cafés
J'ai hâte de r'tomber sur ce son dans disons dix ans
Lorsque mes oreilles seront vieilles et qu'j’aurai quitté la maison
Pas bleue, pas accrochée à la colline ou j'vivais sans gagner d'oseille et sans trop de raison
Faudra pas s'étonner si jamais j'montre un peu d'émoi aux souvenirs d'l’instant ou j'écris ces mots, où y a rien qu'moi…
Et le soleil de Santiago, et puis cette boule qui tourne et tourne encore pour m'envelopper milles fois le corps
Et j'imagine les potes, là-bas, qui comprennent pas et qui s'éloignent chaque jour un peu
On connait ça par cœur, loin des yeux loin du, t’sais quoi
Loin des yeux très loin des rancœurs, j'vous aime moi
J'avais juste besoin d'être ailleurs
Refrain :
(Chant espagnol [?])
T'as le bonjour de Santiago...
... la ville qui reste sur le téco. x2