Tout est allé trop vite, je crois
Et je ne serai pas si rêveur
Si je prenais conscience de tous ces jours
Qui passent irréversible
Ces semaines qui en infligent trois
Si je continue ce train
Je serai parti sans voir si au fond je peux être heureux
Genre un vrai bonheur une vraie paix
Pas dans le faux non, pas ce que j’ai toujours été
Un plaisir flottant, qui dès que j’y pense se change en doute
Et le doute se transforme en peur, la peur se transforme en double
Savoir ce qu’on pense de moi m’obsède
J’en ai des maux de tête
Est ce que ça va m’enlever un poids
De vous le dire avec des mots, peut-être
Ou peut-être que non, quasiment sûr que ça va rien changer
Donc je reste ce mec dérangé jusqu’au jour où j’aurai trop de cernes
C’est vrai que je dors plutôt peu en ce moment
Mais je veux même pas que ça se sache
Donc en attendant faut qu’j’invente
En attendant faut que j’avance
Faut que ma musique puisse vous toucher en attendant faut déjà vendre
Donc je fais ce que j’aime mais ce sera jamais réciproque
En sachant que le jour où je vais partir n’a jamais été si proche
Quand on me demande comment j’ai géré si proprement
Je peux pas leur répondre je sais que j’ai juste été lâche
J’ai été lâche de me croire étranger à cette merde putain
J’étais même prêt à le dire sur tout le skeud
Et même si on sait tous que cette société génère un goût amer
Je regarde plus l’appli société générale que ma mère
Donc j’ai passé mon temps à fuir en trouvant
Des plans et des excuses croyant que c’est essentiel
Mais l’essentiel c’est juste m’isoler
Pour au final faire des musiques ou je me plains que je me sens seul
Alors faudrait que je trouve une raison
A toutes ces personnes évitées
A tous ces moments gâchés
Et tous ces silences que mon père déteste
J’ai longtemps penser à changer
Mais on verra si j’en parle
Le jour où j’écrirai mon
Dernier texte
J’arrête pas de penser au jour où j’écrirai mon dernier texte
Je respire enfin maintenant que je suis loin de la lumière terne des tests
J’ai à peine l’âge de comprendre les valeurs que mon père respecte
Journées lourdes du poids des questions existentielles
J’aimerais être plus con y’a des reflets exquis dans le ciel
Et faut que j’en profite
Des personnes croient que je rêve des gros titres
Ou d’un job présidentiel commis dans le siège
Moi je voulais la vie de Pat
La tête comme lui dans le ciel
Comme si dans celle que je menais
Y’avait pas d’ennemis ailleurs que ceux que j’ai mis hors scène
C’est-à-dire sonne-per
Et je sais que je suis hors pair
Jeune hyperactif qui à l’école perd
20 piges que je me pose tous les jours la même question
J’étais à la poste hier je me suis dit pourquoi postuler là
Une vie sans passion, vive l’argent sans raison
Devenir un ghost pitié ouais mettre sa vie en pause tuer là
Dans la mienne c’était le bordel c’était nimp
Papa pense encore que j’étais fait pour être un raté
Pour me défoncer au fix beige
J’ai pris des pilules j’ai plus bouffé j'étais mince
Mais j’ai tenu grâce à elle, à la musique au fixpen
A l’heure ou j’écris ça ma grand mère nous fait une frayeur
Une chute de tension rien de grave mais ça nous inquiète
Mais je me dis que c’est peut être ce qui peut arriver de meilleur
Mon grand père lui manque elle lui raconte ses journées dans un texte
Tous les soirs elle prend son cahier elle lui écrit des pages
Elle vérifie que Charles ne l’attende pas sur le palier
Elle prie pour lui, leur amour est devenu le modèle sur lequel je m’appuie
Quand je pense à elle, qu’j’suis triste sous la pluie
Elle fait le tout de la maison elle espère le voir
Assis dans un fauteuil une larme à l’œil quand elle ferme les pièces
Elle sera heureuse ce soir en fermant les yeux
A l’idée de se dire qu’elle a peut-être écrit son dernier texte