L’univers est parti du néant, j’peux en dire autant
Les yeux sanguinolents quand j’fume le chanvre en sifflotant
J’suis malheureux car pas de ceux qui apprécient l’assommoir
Souvenirs chaleureux même si tu m’rafraîchis la mémoire
Tu vois l‘bonheur qui s‘mêle au drame ? L’absurdité du mélodrame
Inconcevable comme la surdité d’un mélomane
Quelques textes dans la valise paré pour un pari assassin
Le phrasé que j’emmagasine s’ra p’têtre un jour en magasin
La haine tue mes frères, finissent pleins d’amertume et fiers
Le cœur si meurtri qu’j’en ai les artères tuméfiées
D’autres veulent ma peau, la vendent avant de m’avoir tué
J’ai demandé à la lune mais elle préfère me savoir muet
Cette crise maudite m’abomine, rien d’bon ne se dessine sans flouze
J’suis sûr qu’à Halloween, les vrais monstres se déguisent en nous
La religion a frappé chez moi, j’ai vu Jésus dans l’judas
J’étais épaté t’sais quoi ? L’enfoiré portait du Prada
Je vois la teinte blanche et verte de mes démons sans principes
J’entends les tintements d’leurs verres, frère, à quoi trinquent-ils ?
Je sens la sombre odeur du manque d’inspi quand j’inspire
En attendant j’conte nos peurs, pas d’contrôleur dans nos trains d’vie
J’écris avec une gousse d’ail pour qu’mes démons ne gloussent pas
Mec je sais qu’on va tous die, et beaucoup sans dire good bye
Mon vice me dévore et me fait croire qu’il n’est qu’un hôte
Si j’suis pas dans mon assiette c’est que j’suis dans celle d’un autre
Le malin a des crocs de buée et des cornes de brume
Il est aussi à sa place qu’un corps de pute dans un spot de pub’
Je suis le résultat vague d’une addition d’addictions
Une sale blague sur l’asphalte, enfant d’une tradition de partitions
Désorienté, piqué par les aiguilles de la boussole
Repoussé par les faux gangsters, les hordes entières dans les sous-sols
J'suis pas l'seul conquérant triste, plus d'foyer plus d'femme
‘Parait que Christophe Colomb, lui aussi, broyait du noir
Se lamenter : un bien craintif loisir pour ceux qui n’ont pas l’choix
La haine : la proie qu’l’inspi broie vif de ses immondes mâchoires
J’reste debout, et si j’m’assois ce s’ra sur leurs principes moisis
Et j’sais qu’ils vont pas m’croire tant pis j’insiste ainsi soit-il
A quoi trinquent-ils ?