Zaza Fournier
Mon homme
Il veut faire une maison
Un endroit idéal
Des fleurs toute l'année
Une vraie carte postale
Moi, je le suis, mon homme

Il veut de beaux enfants
Et un chien souriant
Qui nous dirait bonsoir
Même quand on rentre tard
Moi, je le suis, mon homme

Il veut de grandes pièces
De lumière et de joie
Où il y fait bon vivre
Même quand on a très froid

Il veut vivre longtemps
Mais pas trop malheureux
Chanter quand il fait beau
Éviter les adieux

Il veut changer le monde
Mais on peut pas tout faire
Alors il imagine
C'est ses idées en l'air
Moi, je le suis, mon homme
Il vit pas que d'amour
Mais ça lui irait bien
Il est pas difficile
Il est fou de mes seins
Moi, je le suis, mon homme

Il a de grands espoirs
Pour les matins prochains
Il est fou de la vie
Il est fou et c'est bien

Il voudrait que l'on s'aime
Si fort et sans détour
Il me dit je t'adore
Il me dit pour toujours

Et quand la nuit tombe
Je suis moins seule
Je suis moins sombre
Et quand le jour vient
Je suis moins triste
Ça va, ça vient

Je veux ranger ma vie
Comme on range sa chambre
Et puis tout dégommer
J'ai trop peur de me rendre
Là, je le fuis, mon homme
Je veux casser des briques
Et casser ma maison
Vivre sous les tropiques
Et sortir de mes gonds
Là, je le fuis, mon homme

Je veux chercher ma vie
Celle que je n'aurais pas
Celle qui est toujours mieux
Celle qui n'est pas pour moi

Je veux raser les murs
Et partir en voiture
Mais j'ai pas le permis
Alors je reste au lit

Je veux être infidèle
Qu'on me roule des pelles
Être une femme ouverte
Qu'on m'écrive des lettres
Là, je le fuis, mon homme

Vivre à deux cents à l'heure
Faner comme les fleurs
Mourir de temps en temps
Et renaître au printemps
Là, je le fuis, mon homme
Je veux pas qu'on m'oublie
Je veux pas qu'on me quitte
Je veux pas qu'on me noie
Avec des autrefois

Je veux pas qu'tu m'oublies
Je veux pas qu'tu me quittes
Je veux pas qu'tu me noies
Avec des autrefois

Et quand la nuit tombe
Je suis moins seule
Je suis moins sombre
Et quand le jour vient
Je suis moins triste
Ça va, ça vient
Ça va, ça va, ça va...
CORRIGER