Zaza Fournier
Quoi que tu fasses
Elle regarde sa tête
Dit je n’veux pas vieillir
Ce salaud de miroir
Ne dit rien et c’est pire

D’ailleurs moi non plus j’ai rien dit parce que je savais pas quoi dire

Y a chez elle des angoisses la pire c’est d’être seule
Qui jamais ne lui passent comme un vieux chien qui gueule
Dans le fond de sa tête et puis dans l’estomac
Un molosse une bête qui ne la lâche pas

Je voudrais que quelqu’un me caresse le bras


Elle regarde ses enfants
Qui marchent et elle se dit
Que c’était le moment
Préféré de sa vie

C’est vrai que ça elle le dit souvent que quand on était ptits c’est le moment le plus joyeux de son existence

Ce qu’elle a fait de mieux c’est sûrement sa famille
C’est ce qu’elle me disait quand j’étais petite fille
Mais quand il est parti tout ça c’était fini
Un grand trou dans le salon qu’est ce qu’on avait l’air con

Et je voudrais que quelqu’un chuchote mon nom

C’est vrai que le temps passe
Quoi quoi que tu fasses
Mais moi je voudrais t’en offrir
Je fais d’la place pour des souvenirs

Elle regarde son fils
Elle est toujours inquiète
Est-ce que c’est qu’il est loin
Qu’est-ce qu’il a dans la tête

C’est qu’il a tellement de choses à faire
Il a une vie à commencer

Est-ce qu’on connaît les autres
Qu’est-ce qu’on en sait vraiment
Est-ce qu’on connaît au fond même ses propres enfants

Et tout change si vite hier on était là
A penser à ce qu’on ferait dimanche et puis voilà

Je voudrais que quelqu’un s’endorme près de moi

Et tout le monde dit
C’est fou qu’est-ce qu’elle est belle
C’est sur elle trouvera
Quelqu’un de bien pour elle
Mais alors c’est ça c’est ça qu’on souhaite aux autres, de trouver quelqu’un comme on trouve une place de parking ?

Et tout ce temps qu’elle passe à marcher d’l’intérieur

D’où tient-elle cette force Est-ce que c’était la peur
De devenir immobile de n’plus bouger du tout
Et regarder les autres qui sont restés debout ?

Je voudrais que quelqu’un me prenne sur ses genoux

C’est vrai que le temps passe
Quoi quoi que tu fasses
Mais moi je voudrais t’en offrir
Je fais d’la place pour des souvenirs

C’est vrai que le temps passe
Quoi quoi que tu fasses
Mais moi je voudrais t’en offrir
Je fais d’la place pour des souvenirs


C’est vrai que le temps passe
Quoi quoi que tu fasses
Mais moi je voudrais t’en offrir
Je fais d’la place pour des souvenirs