Zippo
Le grand sommeil
[Paroles de "Le grand sommeil"]

[Couplet 1 : Zippo]
J'ai fait un drôle de rêve, je vivais dans un monde de merde
C'est bon j'me réveille, mon cône d'herbe me promet monts et merveilles
Nos vies ont l'air mises en scène on tise, on fume et puis on traîne
De longues semaines en bord de mer sur fond d'horizon vermeille
Pardonnez-moi si je parle de moi, je veux pas que ce soit un problème
Mais faut que je rap, bientôt je me casse parce que je crois qu'il est tard je le vois
J'ai pas ou peu de regrets
J'ai trop tisé, hypnotisé j'ai omis de cotiser pour ma retraite
J'suis peut-être un petit peu fêlé mais bon qui ne l'est pas à sa façon
J'vis dans les bars, nique les lois, mixe le pétard à la boisson
J'l'ai dit, j'le redis: cette vie n'a pas de sens
Je m'évite, ma conscience a des appels en absence
Je sais pas ce que je fous là, je m'évade de tout ça
J'ai pas le courage, je m'égare, j'me fourvoie et je vois le couloir
L'infini me chuchote ses secrets je tends l'oreille
Et peu à peu je me prépare pour le grand sommeil

[Couplet 2 : John Creazy]
Je prends l'parti d'éradiquer toute passion vénale
Qu'est-ce qui m'a pris d'imaginer une nation banale
J'essaie d'tenir ma route je m'arrache
Avant de devenir sénile et malade
Fini les balades, j'm'efforce de réduire mes salades
Sur la piste vertigineuse, je fertilise l'heure et certifie que j'ai perdu l'avis du cœur
Vide de sens, bits torrents c'est un mythe où l'on va
J'voulais vivre la vie de mes rents-pa, rouler vite et filmer mes grands pas
Je suis en avance sur la frise du temps mais pas celle de l'argent
Qui s'évapore à chaque belle gorgée de malt d'orge
J'ai mal au corps quand j'dissèque c'que j'avale
Mal au mic quand j'répète c'que j'détaille, sale époque
Nan je vais pas m'énerver sur ma dernière année
J'ai pavé l'allée d'une cendre et venant d'une vallée contrée
Et si les ombres étaient là pour moi ? Finissons-en, switch of the light
Prends mes mesures, ma taille, fais-moi un costard ah
[Couplet 3 : Vargas au Mic]
J'ai sélectionné le pourcentage, y a de quoi gerber
Je file deux euros au passeur pour qu'il assure ma traversée (tchao)
Le lac est enfumé, l'œil de Sauron plane sur une grosse montagne
Pendant que je me laisse aller dans un courant calme
C'est comme un rêve, une énorme dose d'afghan
J'crois qu'dans ma courte vie j'ai donné trop de love au marchand de sable
J'ai déconné : trop longtemps que je tise la cervoise
Sur le terrain comme la CIA depuis la guerre froide
Qu'est-ce qui nous attends là-haut ? L'océan les bateaux
Ou bien Satan et sa torche ? Je trouve ça obsédant mais pas trop
En fait j'm'en tape, j'fais que de la merde en barre
Et même le jour de ma mort je serais capable d'être en retard
Je vais partir l'esprit tranquille et même si mes rimes s'empilent
C'est par la racine que je boufferais les pissenlits
Je pense que j'écris dans le vide je me détruis je m'enivre
Ainsi va la vie, boisson cannabis et puis tant pis (voilà)