Nicholas Craven
Nasty Naznavour
[Verse 1]
J’parle pas bateau parisien quand que j’dis j’veux faire la Seine
Avec mes mots calmes, j’peux calmer les maux chu pharmacien
Tous ces rappeurs se ressemblent comme les 101 dalmatiens
J’veux abattre le racisme, j’vois pas d’couleur chu Daltonien

À bat les frontières, moi j’irai ailleurs
J’vois mon nom en gros sur les flyer non j’veux pas l’destin d’un travailleur
Chu plus batailleur que Jean
So j’irai corps et âme jusqu’au corbillard
Avec le timbre de ma voix qu’on dit nasillard

J’viens du temps où Nas chantait « New York State of Mind »
Je vous parle d’un temps qu’les millenials pourront jamais connaître
Yo ramenez-moi à l’époque où y’avait pas de Spotify
Où on étai pas saoulé par le Web, gang de alcoo-likes !

Dans mon after-life, je chill avec Charles
Parce que y’en a très peu dans ce bas monde qui écrivent avec charme
C’est dead en novembre, c’est comme un dimanche
So j’me place en marge de la société avec mon encre

J’ai pas la voix d’Céline Dion
Mais j’sais bin qul’écriture c’est ma corde qui m’amènera à l’Arc-de-Triomphe
J’embarque dans mon monde pis mon vibe
Je m’imagine faire le bohème dans un café du Montmartre avec mon Mac

Même si après ma mort mes métaphores on étudie
J’sais que l’éternité appartient juste à Jésus Christ
Pis Jules César, j’pense à ces personnes oubliées
Qui ont eu l’destin d’un cireur de soulier, ou d’un ouvrier

J’pense au gens qui s’font sentir par leur absence
Aux peintres qui se sont noyés dans l’absinthe
Parce qu’ils ont jamais pu vendre Une seule toile d’leur existence
Bin avant la crise du pétrole, c’monde vivait déjà une panne de sens

J'pense à l’inoubliable, formi,formi, formidable
L’année 93, de Vincent Damphousse avec les Habs
Hier encore j’avais 20 ans, j’étais fringant
Dans mon regard tu pouvais voir des airs de printemps
À l’époque c’était Pele, Nike, Diadora
J’faisais des cypher avec mes amis dans l’agora
En train de rhymer pis de s’inventer des personnages
Comme mon linge trop loose j’imaginais extra large

J’aimerais faire hommage, aux artistes qui m’ont marqué
Ça va du jazz, du folk, jusqu’au R-A-P
Que ça soit Anglophone, Hispanophone ou du Francophone
Ou le son que m’a grand-mère nous bumpait hard dans son gramophone *huh*

J’espère un jour aller voir du pays
De voir la tristesse de Venise, d’aller en Arménie
Mes influences vont de Charles Aznavour
Jusqu’à Nas so appelle-moi Nasty Naznavour *hey*