Guts
Le sang, la sueur et les larmes
[LAUTREC]
Je vous hais
Tous autant que vous êtes
Tous autant que je vous aime
J’voudrais
Pour ce temps que je vous ai
Toucher tant vos êtres
Qu’on serait conscients enfin d’être faits
De la même essence
Qu’on soit défaits
Vaincus de naissance
Ou bien protégés par des fées
Cette espèce d’aisance
Qu’ont ceux que tu sais
Conscients que t’essaies
Et que tu feras qu’essayer
Quand eux ont ça dans le sang
Tous faits de la même essence
Poussent
Tassés dans des champs immenses
Se touchent s’aiment et réensemencent
Reproduisant les mêmes erreurs
Terminant dans les mêmes souffrances
Si je trempe un bic dans votre enfance
Je raconterai souvent peu d’excès
Rien d’excellent ni d’exécrable
Assez d’amour et de pain sur la table
Et pourtant la même impuissance
C’est comme ça que c’est
Chacun dans sa prison de silence
Isolé dans la foule
Ado déjà la pire absence
C’est le dos des gens
Doucement je déjante non…
Disons que je déchante dans
Dix secondes j’digère
Et puis je reviens dans le sens du vent
Mais vous me faites chier
Avec vos airs de savoir
Où vous serez dans 10 ans
Moi tout ce que je sais
C’est ce que je ressens
Ce qui nous rassemble :
Des larmes
[GEABE]
Mais vas-y cours, cours, petit homme
Evacue ce rhum qui fait que ça rame
Trop abusent
S’arriment à l’effet de son arôme
Et se ramassent
Sois pas de ces mecs
Qui assis au comptoir
Font que tiser du matin au soir
Dépense l’énergie au fond de toi
Défonce les barrières faut y croire
Faut se faire un peu chier
Pour y voir un peu clair…
T’es fauché c’est fâcheux
Mais rien n’est fichu
Personne ne va rien te prémâcher
Avant de trouver une issue
Des litres de liquide chaud
Vont s’échapper de tes tissus
Faut choper le rythme
Avec l’énergie d’un choc électrique
Mon sport c’est la rime
Et sur le beat je viens poser mes tripes
Je viens boxer les types
Qui veulent me barrer la route
J’ai plus le temps : Si j’parais à bout
C’est que j’en ai marre
De brasser du vent
Jamais rien à foutre
Toujours un challenge à aller chercher
La vie se joue de nous
C’est qu’un grand cache-cache
Ou un chat perché
On va tous en perdre
En dépenser, en répandre
Du berceau à la tombe
Douce ou nauséabonde :
La sueur
[BILLIE BRELOK]
Chialer, trimer
Je vais pas dire que je connais
Sur l’échelle de l’opprimé
Y a pire que moi, je sais
Seulement les temps sont durs
Quand la tiédeur prévaut
Qu’autant de chants impurs
Abreuvent nos cerveaux
Sempiternellement
Il répand son pigment
Tel ce sample propulsant
Lancinant, sans faux-semblant
Se déverse dans les tunnels
Du train de vie de nos canaux
Aux coups des manivelles
Des tapis rouge, des caniveaux…
Prends homo
Le savant de nos jeux innocents
Fends ta peau, crache dedans
Et après mélangeons nos sangs
Sens ce flow qui rentre
Par le tympan vociférant
Quand on fait dans l’offensant
Vaut mieux miser tonitruant
Sous l’ecchymose les coups de latte
Sont restés cadenassés
Les carences se dilatent
Et le harnais rend carnassier
Au prix de gros chez le boucher
Au verso de son hachoir tranchant
J’ai vu que le moins cher sur le marché
C’est souvent la chair du client
Le slogan est on ne peut plus clair
Sondez les censures enfouies
Nouez-les avec vos artères
Et serrez jusqu’à l’asphyxie
Déchiquetez-vous entre frères
Et si ça vous monte à la tête
Opérez sans critère
Et appuyez sur la gâchette
Dans la peau, le plomb a planté la pompe
Et la plaie pisse une bonne lampée
Après c’est le pouls qui s’estompe
Lui qui ne demande qu’à s’échapper
Le plus précieux précisément
Sa pression qui monte et descend
Puis disparaît en un instant
D’un soubresaut incandescent
Le sang !