Jeanne Moreau
Je ne suis fille de personne
Je ne suis fille de personne
Je ne suis d'aucun pays
Je me réclame des hommes
Aimant la Terre comme un fruit
Aimant la Terre comme un fruit
Au gré de l'amour, je veux m'abandonner
Au rythme des jours et des nuits dévoilées
J'aime le goût d'écume, la saveur des embruns
La douce amertume des brumes du matin
Reverrai-je encore l'automne
Le temps des grandes marées
Puis l'hiver où tout frissonne
Puis un printemps, puis l'été
Toutes saisons pour aimer?

Au gré de l'amour, peut-on s'abandonner
Quand on se souvient ce que sera demain
Contre les humains qui s'aiment dans leur coin?
Les forêts d'acier fleurissent de barbelés
Sommes-nous tous si peu de choses
Des insectes trop petits
Condamnés par quelques hommes
Bouche ouverte sur un cri?
Est-il encore temps d'aimer?

Je ne suis fille de personne
Je ne suis d'aucun pays
Je me réclame des hommes
Aimant la Terre comme un fruit
Aimant la Terre comme un fruit
Au gré de l'amour, je veux m'abandonner
Au rythme des jours et des nuits dévoilées
J'aime le goût d'écume, la saveur des embruns
La douce amertume des brumes du matin
Reverrai-je encore l'automne
Le temps des grandes marées
Puis l'hiver où tout frissonne
Puis un printemps, puis l'été
Toutes saisons pour aimer?

Au gré de l'amour, je veux m'abandonner
Dans un lit de sable, par les vagues bordée
Sous le grand soleil, avant d'être glacée
Au bruit des abeilles, vivre le temps d'aimer
Laissez revenir les neiges
Les feuilles mortes s'envoler
Laissez-moi me prendre au piège
Du doux plaisir d'exister
Laissez-moi le temps d'aimer