Bernard Adamus
En voiture mais pas d’char
Ailleurs dans l’temps quèque part avant
J’tais rien qu’un ti-cul qui mangeait avec ses dents
Des pelletées d’Corn Flakes, des Raisin Bran
Des hot-dogs, des beignes la fin d’semaine
Des barouettes de Cheerios su’l bout d’mon nez
J’riais des boudinos, c’tait à se d’mander
« Viens pas m’faire à croire qu’t’as pêché
Qu’est-ce tu fais amanché d’même en plein été? »
Le dep du Grec qui s’laissait faire
Jusqu’à tant qu’y s’tanne, qu’y en parle à ma mère
C’est ben une chance qu’à nous bourrait pas d’volées
Y avait toujours mieux qu’ça dans l’frigidaire
Ça trimait dur, personne chiait mou
Moi j’virais des cacanes en quatre trente sous
Pas d’sacoche, j’préférais quêter
Au carré St-Louis avec les vieux saouls
Le beau printemps d’mes beaux 12 ans
Pas d’poil de poche pogné ent’ les dents
Mais t’es loin d’être un homme quand qu’t’entend
2-3 blacks qui t’disent… « what ya looking at son? »
Rien de trop lourd à part La Presse
Qu’y fallait charrier avant d’aller à l’école ça presse
En avant d’chez nous les beaux arbres
Mais la ruelle en arrière était un peu moins claire
Habibi! Haïti!, à quoi qu’on joue, les amis?
La vieille pas là ou ben dins chaudrons
On n’était pas du genre à glander à maison
Y avait rien d’mieux à faire
Qu’un ti tour dehors
En bécyk pas peu fier
Rien qu’un ti-cul qui a pas d’char
À en perdre les pédales
Et si loin de savoir
Qu’y va y avoir autant de sport
Quand le beau monde dort
Fallait ben y aller, c’tait à mode dans l’temps
À tite école, clamer « présent! »
C’est beau, c’correct, m’as rester su’ mon cul
Entre les toilettes pis les retenues
J’n’ai pris, j’n’ai laissé pendant les études
J’ai appris que la sève à monte
Quand les filles partent dans l’sud
Les premiers bats au parc
Pas trop d’poil aux pattes
Les bourgeons qui popent!
Les boutons qui éclatent
Pas gros dans tes shorts, ça commence à t’gossser
Dans tes caleçons tu commences à t’poser
Des questions sur les totons, Seigneur Jésus que ça a d’l’air bon
On prenait d’la distance avec les planchers
On avait toute l’air d’une gang de beaux mottés
À se chercher un style à fin des 80’s
Entre Mario Pelchat pis Siouxsie and the Banshees
Y avait rien d’mieux à faire
Qu’un ti tour dehors
En bécyk pas peu fier
Rien qu’un ti-cul qui a pas d’char
À en perdre les pédales
Et si loin de savoir
Qu’y va y avoir autant de sport
Quand le beau monde dort