Roce
Que me reste-t-il?
[Couplet 1: Ruddy]
Tu reconnais l’son (hein), ça pue la vérité
Tu peux vérifier, masque à gaz authentifié
En conflit avec le temps, c’est mon destin qu’j’bouscule
Fini d’attendre la chance, mec j’emmerde la pendule
Plus d’dix saisons au même poste, t’as cru qu’j’avais stoppé
M’accroche à mes valeurs en fait, recule pour mieux sauter
Applique mes principes sans avoir peur d’la défaite
Pars en croisade, armé d’mon seul putain d’rap en tête
[V.U.L.]
J’ai refusé d’perdre, fuck les troubles dans la tête
J’m’appelle pas Harry donc pas d’conteur, pas d’baguette
Ici, l’esclavage mental mais qui joue le jeu
La corde au cou à croire que c’est ton pote qui fait le nœud
Propagande la reine nous garde
J’veux pas avaler, annihiler leur système configuré
Nous sommes tous des spécimens mal intégrés
L’honneur est sauf tant que tu lui donnes du respect

[Scratches]
Que m’reste-t-il à moi, défenseur des causes désuètes?
Quand l’honneur est blessé, la musique est mon attelle
Tu reconnais l’son, ça pue la vérité
Sauf tant que tu lui donnes du respect

[Couplet 2: JL]
Tu n’me feras pas baisser la tête
Quand j’arrive, c’est pour baiser la fête
C’est la crise, le monde est abject
L’homme et ses petites combinettes, je les exècre
À chaque seize mesures, j’objecte
Je n’suis pas un objet que l’on achète
Je n’sais pas c’qui a flingué nos intellects
Peut-être la peur du rien au bout d’la fourchette
Et tu veux qu’j’disserte sur les clubs vip de la Croisette
Plein de personnes creuses et d’poitrines refaites
C’est laid c’que ces endroits reflètent
Les grandes cuvées sur la table flattent l’ego des petites vedettes
Que m’reste-t-il à moi, défenseur des causes désuètes?
À part l’honneur de l’honnête homme
Ni Cristal, ni Moët, quelques chansonnettes
Et la fierté d’la chose bien faite

[Scratches]

[Couplet 3: Rocé]
Je m’isole, je m’élève, mais je n’ai pas d’idole
Elles ont quitté mes rêves pour finir sur ton iPod
On rigole, on s’étouffe, et nos voix se distordent
À force d’être bloqués comme des oufs, coincés en camisole
On picore, on s’émiette, et l’État nous dévore
Si on joue le film je veux être maître du storyboard
Tu frissonnes quand j’approche
Mon son t’emprisonne, mes rimes cherchent l’accroche
DJ Keuss les pistonne
J’ai créé le shoot et le twist, et créé la voûte
Fait rentrer le doute dans tes pensées trop mignonnes
Comme des bœufs on pousse
La charrue de manière trop ardue
Car l’État conduit la charrue comme comme un ivrogne
On démonte nos carrières du moteur jusqu’à la selle
Les banques veulent les deux pieds sur Ciel, comme à la marelle
Putain d’société, j’réponds plus à l’appel
J’ai cédé, quand l’honneur est blessé, la musique est mon attelle

[Scratches]