Rocca
Sous un grand ciel gris
[Couplet 1 – Raphaël / Rocca]
C’est juste un jour de plus
Rien à faire à la maison, galère de plus, rien à matter à la télé
Un jour de plus à passer
Je sors d’chez moi, sombre est le décor dehors
Recouvert sous un grand ciel gris
J’avance, vise, matte autour de moi en bas des bâtiments
En continu le biz tourne, les frères brassent l’argent
La même rengaine, la même dégaine des flics qui te foutent la haine
Bref, je poursuis ma route dans les rues de Suresnes
Trace mon chemin, ma route, je continue à petit pas
Avec les reufs du quartier sous le porche j’fume de la...
Merde ! Le temps avance, je bouge vers le tro-m' direction Ligne 13
J’ai rendez-vous avec Chief devant les frites-merguez
La pression des J.P.R pour des contrôles de papier
Putain, c’est pas eux ! Maintenant les forces de l’ordre sont armées
Une fois débarrassé de toutes ces conneries, je me dirige vers la sortie
M’attends au pire dans les rues de Paris…
C’est juste un jour de plus, incarcéré dans un système difficile à suivre
Où seuls les hommes forts sont capables de survivre libres
Juste un jour de plus à passer, à côtoyer la dure réalité
Les tentations, les pressions, fuir l’ennui, mes ennemis
En premier : combattre l’ignorance, toutes sortes d’ignorances
Je suis donc je pense, rien ne peut brouiller mon existence
J’essaie de m’instruire, le plus possible, d’assurer mon avenir
Combler mon brouillard, nuire au système par mon savoir
Combattre en deuxième : la paresse, la galère, l’indolence
Il faut tailler ton monde à moins qu’il te convienne d’avance
Dis, qu’est-ce que tu fais là, assis ?
Tu pêches des gadjis ?
Range ta canne, le monde appartient au plus avertis
Ici, c’est la merde, le ghetto
Allez, arrête gars ! Je reviens de Bogota
Paris ne peut pas être pire que ça
Ne m’invente pas de pipo il y a ce qu’il faut ici pour s’en sortir
De la maille à gogo, n’attends pas comme un con de gagner au loto
C’est juste un jour de plus, sous un grand ciel gris
Un jour de plus... pour trouver des astuces pour assurer mon avenir
Raphaël dédicace à toutes les cités, tous les quartiers yo, représente…

[Refrain] (X2)
Le jour se lève déjà, sous un grand ciel gris
Sur cette mélodie, je n’ai pu fermer l’œil de la nuit
J’ouvre les yeux, parle de ce que je vois, ce que je vis
Quand je rappe je représente ceux que l’on oublie

[Couplet 2 - Rocca]
La nuit tombe comme une fièvre épaisse
Les rues sont balayées d’un vent glacial qui blesse
Coupe comme une lame, les mains des derniers jeunes
Qui squattent le macadam... restent à fumer des joins
Certains cherchent un lendemain
À sortir enfin d’une exclusion qui les serre jusqu’aux reins
Des tours à en perdre la tête cachent le soleil aux garçons du béton
Sache que sans horizon, je ne retrouve plus d’ambition
Le cash manque, plus personne ne braque de banques
Lève ton ancre, il est temps de sortir de ta planque
Vivre au jour le jour sans une tune en poche
Passer toute une journée à taxer des proches
Histoire de pas devenir une cloche
Un croche-patte suffit pour le dérapage d’une vie foutue en l’air
La galère est un gouffre vers l’enfer
Je vois des mauvaises graines fleurir à Fleury, freiner à Fresnes
Des mères qui pleurent, la Haine qui coule des yeux des poings qui se ferment
Des familles en peine, des putains de juges, des lourdes peines
Toujours les même qui gagnent, toujours les même qui perdent
La France organise un complot contre les étrangers
Tout est fait pour que nous basculions, tout est prémédité
De l’école de l’exclusion aux premières orientations bidons
Des faux boulots aux conseils de négriers en manque des mains d’œuvre pour la nation
Pose pas de questions, c’est du mécanisme
La situation peu à peu passe à son paroxysme
Plus les heures passent, plus les jours avancent en masse
On laisse que les problèmes s’entassent afin que l’étranger s’encrasse
Mais je reste propre, clean, dans mon biz je suis légal
Face à tout cela, je prends vos tunes après je f’rai ma mal de vivre
Qui parle d’intégration d’immigrés ?
Si tu es si français que ça, pourquoi te demande-t-on tes papiers ?
À longueur de journée, je passe mon temps à penser
Rappe pour oublier mes maux, j’ai le son dans la peau
J’ai deux cultures : celle de mes parents, celle du double H
Sache que cette dernière fait que beaucoup de jeunes s’attachent
Entre eux, rien qu’une musique une même histoire qui tourne aux mêmes B.P.M
Respect à tous ceux qui l’aiment
C’est l’âme de la rue, le vécu qui est en moi
La seule défense que j’ai trouvée parmi les lois

[Refrain]
Le jour se lève déjà, sous un grand ciel gris
Sur cette mélodie, je n’ai pu fermer l’œil de la nuit
J’ouvre les yeux, parle de ce que je vois, ce que je vis
Quand je rappe je représente ceux que l’on oublie

[Outro – Raphaël]
Dédicacé au 18ème, 19ème, au 13ème, tous les quartiers de Paris
Aux banlieues Nord-Sud-Est-Ouest. Paix à toutes les cités
Marseille, à tous les gars du Sud c’est dédicacé
Toulouse, cité Bagatelle, Bagdad représente !
Strasbourg, à tous les jeunes de Lyon, Lille, à tout l’Hexagone respect