Saez
Le dernier disque
Si c'est le dernier disque, ouais le dernier quantique
De mes mots pour le monde, oui le dernier supplique
Si j'ai même plus l'envie de livrer mes musiques
À mon pays vendu à des luttes pathétiques
Si vont nos littéraires sûr vers l'enterrement
Si s'est noyée de sang la terre du Bataclan
Si j'ai trop combattu trop de moulins à vent
Si je crois les poètes ne sont plus de ce temps
Si je suis le dernier alors dis à quoi bon ?
Si sur la terre des hommes il n'est plus d'horizons
Si même dans mes écrits je n'ai plus rien à dire
S'il n'y plus l'envie, plus l'envie de t'écrire
Juste au bord d'un ruisseau aller voir oui l'oiseau
Voir cogner les piverts sur le bois des bouleaux
SI c'est ça qu'est offert au regard de l'enfant
Si c'est celle-là ma terre, la terre du Bataclan
Barbarie des bons dieux ou bien des pétrolières
Toujours le miséreux des esprits qui galèrent
S'il n'y a plus que dégout de ces gens sur ma terre
Si je suis dégouté parfois d'être leur frère
Si écrire pour mon peuple vire à l'humanitaire
Qu'est-ce qu'on est devenus si putain c'est la guerre ?
Aussi moi je suis né oui du peuple du ciel
Si je suis un oiseau qu'a trop battu des ailes
Si j'ai trop combattu, si je passe la main
Sûr à la résistance que fera ton gamin ?
Des dictats de l'Orient ou bien de l'Occident
Ouais des soldats du sang ou de ceux de l'argent
Puisqu'il est sans frontières moi je le vois pourtant
Que le sang sur la terre oui de mon Bataclan
Triste monde je t'écris pour te dire mes Jocondes
Seront mieux avec moi emportées dans ma tombe
À l'abri des vulgaires, au chaud dans mes tiroirs
Non pas pour cette Terre resteront mes mémoires
Si j'enlève mon art du grand communicant
Confiture aux cochons, ou moutons dans les champs
De blés, je me retire de la fosse au purin
Ouais crois-moi mon ami protège ton gamin
Confiture aux cochons oui même c'est peu dire
Le cochon ça se mange tout comme le mouton
Là je crois ça devient du caviar aux cafards
Pour les peuples du rien, les cerveaux au mitard
Oui reprend tes esprits triste peuple perdu
On fait pas des bouquins pour se torcher le cul
Les livres, c'est réservé à ceux qui savent lire
Tout comme mes poèmes à ceux qui disent "je t'aime"
Du caviar aux cafards : mes poèmes aux réseaux
Alors s'il est trop tard ouais pour sauver ma peau
Permet moi de sauver ce que j'ai de Rimbaud
Et même si je dois prendre oui le chemin d'Hugo
Alors c'est décider je rentre en résistance
Si je dois te quitter pour te sauver ma France
Écrire mes manifestes oui depuis l'Alaska
Éradiquer la peste pour guider le combat
Peuple qui se connecte, peuple déconnecté
Toujours plus oui je crois de la réalité
Je ne livrerai plus mes lettres qu'aux lettrés
Ou alors à ceux-là qui aiment encore le papier
Il faut tuer le libre quand il veut vous tuer
Emprisonner les mots du vulgaire fou à lier
Enfermer les réseaux ouais les fautes de français
Oui pour ressusciter notre oiseau liberté
Et si moi je suis né oui du peuple du ciel
Si je suis un oiseau qui a trop battu de l'aile
Si j'ai trop combattu, si je passe la main
Sûr à la résistance que fera ton gamin ?