Martha Wainwright
Une enfant
Une enfant, une enfant de seize ans
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin

Elle vivait dans un de ces quartiers
Où tout le monde est riche à crever
Elle avait quitté ses parents
Pour suivre un garçon, un bohème
Qui savait si bien dire "je t'aime"
Ça en devenait bouleversant
Et leurs deux cœurs ensoleillés
Partirent sans laissеr d'adresse
Emportant juste lеur jeunesse
Et la douceur de leur péché

Une enfant, une enfant de seize ans
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin

Leurs cœurs n'avaient pas de saisons
Et ne voulaient pas de prison
Tous deux vivaient au jour le jour
Ne restant jamais à la même place
Leurs cœurs avaient besoin d'espace
Pour contenir un tel amour
Son présent comme son futur
C'était cet amour magnifique
Qui la berçait comme d'un cantique
Et perdait ses yeux dans l'azur
Une enfant, une enfant de seize ans
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin

Mais son amour était trop grand
Trop grand pour l'âme d'une enfant
Elle ne vivait que par son cœur
Et son cœur se faisait un monde
Mais Dieu n'accepte pas les mondes
Dont il n'est pas le Créateur
L'amour étant leur seul festin
Il la quitta pour quelques miettes
Alors, sa vie battit en retraite
Et puis l'enfant connut la faim

Une enfant, une enfant de seize ans
Une enfant du printemps
Couchée sur le chemin

Morte!
Ah...