Zamdane
Affamé #4 - Survivant
[Intro]
Hé, hé
Hé, hé

[Couplet unique]
Là pour pas longtemps, j'suis qu'une enveloppe ; l'oubli, c'est la mort et ça m'terrifie
Si j'meurs au bled, qu'on m'enterre ici ; en France, j'les vois baver comme des fétichistes
On essayait de garder nos mains propres mais mon cerveau, mon corps sont pas synchro'
Si mon frère a la dalle, j'lui passe un croc, on grandit, on oublie tous nos symboles
Ma première paie, j'la donne à la daronne, j'ai gravé sa peine, son histoire dans l'corps
Toute ma vie, j'me suis senti à part, complètement khabat mais j'y crois encore
Quand j'étais p'tit, j'aimais pas mon reflet, aujourd’hui, je me regarde et j'y vois grand homme
Né pour briller, j'pourrais me couper les doigts si c'est pour les remplacer par dix doigts en or
Pourquoi l'vice m'appelle ? De base, moi, j'suis sympa, j'suis poli
Sang marocain sous l'pelage, j'regretterai une fois qu'j'aurai plus l'âge
Ils s'enculent à la drogue pour qu'ils restent forts, c'est comme chercher l'amour chez des escortes
On connaît bien les hommes : c'est des escrocs ; j'aimerais défier le Diable sous sa vraie forme
Ils voulaient qu'on s'taise sans dire un mot, qu'on garde notre seum à l'intérieur (paw, paw, paw)
J'aime pas trop cette vie ni les terriens, des frères ont trouvé la mort dans un tiroir
Pardonne-moi, mon Dieu, si j'ai pêché, moi, j'suis qu'un homme faible méchant et égoïste
M'en veux pas : j'ai la mémoire d'un poisson rouge, j'ai vite oublié tout c'qu'on s'était promis
Qui sera l'dernier ? Qui sera premier ? Petit prince est roi car les rois sont morts
J'vais coffrer les chèques et les deniers, taffer ma rage jusqu'à voir c'que la moisson donne
Il va vite redescendre celui qui se croit au-dessus, j'serre la main à des hommes, j'fais des doigts aux putes
Petit frère est grand, il va niquer des mères mais y a pas de quoi être fier, c'est une voie obscure
Ça fait trois ans que j'prévois de tout niquer, entre temps, j'ai douillé, j'dis pas qu'c'est super
Des sacrifices, des choix, j'étais médusé, avant ça, j'étais mort comme un légume vert
J'revis ma vie à foison, j'vois mon avenir près d'une toison d'or
Nous, on a le bras long, on est pas cons, bientôt patrons et ils croient qu'on dort
J'rappe pour tous ceux qu'ont du mal à s'reconnaître, ceux qui endossent les coups comme des sacs de frappe
J'ai bu toute la bouteille à moi tout seul ; aucun médecin : j'guéris le mal par le mal
Perché, j'suis sous Jack, s'te plaît, bébé, me saoule pas, j'ai grave pas l'temps
J'réponds pas, c'est normal : j'suis focus comme Ousmane, j'prends pas d'vacances
Tu parles sur moi, j'm'en fous : j'calcule pas les bouches pleines de foutre
J'ai sept ans d'avance, t'es où ? Ça fait trois ans en France, j'les troue, ah
J'ai vu toute ma vie dans l'impasse, aujourd'hui, ça passe
C'est pas impossible, gros, personne m'a fait la passe
Aujourd'hui, j'les vois qui se tortillent
Ils font les barons, ils font les braves
Mais d'vant un brolique, ils deviennent pâles comme s'ils fumaient du crack
Moi j'suis un prodige : jamais je craque
Mais mon destin est sordide, nous, on finira die
On finira légende, on finira fossile
Si on gravit les échelons, c'est pas à pas ; les vrais, les anciens j'les ai pas zappé
Pour l'instant, j'écris sur mon canapé en espérant avoir un jour ma place à table
Qu'une seule promesse, c'est celle de la mort
Qu'une seule promenade, c'est celle de la morgue
Qu'un seul amour, celui de ma mère
C'est bien, t'as un boule mais t'es pas la bonne