J’ai 365 cicatrices, et sur ma peau, ma couleur a connu tous les hommes
Qui lui ont dit qu’elle était dévastatrice et qu’elle reste l’opposé du beau
Complice du vice sous toutes ses formes
C’était écrit comme ces stupides règles
Et c’est con comme ces nègres
Cupides qui ont vendus les leurs
Dans les pleurs et les cris, étouffés par l’être espiègle comme si l’espèce bipède écoutait son cœur
J’ai pleuré, rarement ri, comme à cette connerie d’abolition et à leurs 150 ans ; ils peuvent se le foutre dans le fion
Ils étaient fiers, enrôlés tirailleurs
Et en fin de guerre tu as su comment leur dire d’aller se faire voir ailleurs
Et qui on appelle pour les excréments ?
Des travailleurs déracinés laissant femmes et enfants
Et ces traditions qu’ils sauvegardent, en y repensant
J’ai de la peine pour ces noirs teints en blond pour faire blanc
S’ils savaient que pour être libre fallait courir
Ne pas se faire couper les jambes par celui qui veut tout asservir
Y’a des chaînes qui nous maintiennent au bas de l’échelle, et pour que ça change faudrait attendre que la banquise dégèle
Regarde l’Afrique et les Antilles, l’Inde et les autres îles, regarde les traces de l’homme blanc qui traumatise nos esprits
Non pas à vie mais pour des générations
J’ai mon avis sur les suites des colonisations
Critique sur la façon dont on m’oblige à penser
Mais qu’est-ce t’en sais ?
J’ai pas eu le choix de vivre comme un français
Un franc C.F.A. bas, une monnaie forte qu’on exporte en Outre-Mer, et dans les deux cas c’est comme droguer nos terres
Ils ont enchaînés nos pères
Pour qu’ils les regardent violer nos mères
Et merde si aujourd’hui on en subit les séquelles
Mais qu’est-ce que quelques années, environ 400 ?
Et si la fin colle au début, ça finira dans un bain de sang
" Paroles de descendant d'coupeur de canne"