La Rumeur
Un singe sur le dos
Il est 8 heures, Paris s'lève
Les lampadaires demandent une trève
La flemme, j'en crève
Le chant des oiseaux d'mauvais augure aux lèvres
Brèves de lendemain d'cuite, voilà pour le script
Quand je court-circuite
Si je tise pour oublier, je fume pour me souvenir
Et finis par me dire
Que la greffe ne prend pas
Que tout brûle déjà
Que personne ne me regrettera
Persona non grata
J'ai allumé des foyers avec c'que j'ai pu
Immolé les racines de mes cheveux crépus
Engagé un dialogue déjà rompu
Et voilà c'qu'on m'a répondu
C'est une chance d'être né en France
Pour qui s'assimile sans haine ni violence
Autour d'une tasse de café dans un monde parfait
Joli conte de fées
Voilà pour les devoirs
Aucun risque de décevoir
Puisque la Préhistoire
La guerre du feu
Est un horizon indépassable dans nos crânes si creux
Candidat à l'exil, révolution d'coquelicot
Le quai d'Orsay débarque, les bras chargés d'drapeaux
De Benghazi à Bamako
Main basse sur l'Afrique
Retour de l'hégémonie historique
« Nous devrions dire qu'ils se sont transformés en assassins techniques »
Un Glock sur le tempo
Chasseur de primes comme les éperviers
Ou sorcier du Togo
Jure d'avoir le fin mot sur la tombe de mes regrettés
Voilà pour mes droits
En Hexagone
J'ai deux jambes, deux bras pour lever leur jaune
Là où personne ne m'attend
Sans grade, sans garde, sans gants, sans protec', sans proto
Sans anabolisant
12 heures plus tard, Paris s'rallume
J'ai un singe sur le dos qui m'traîne à l'apéro
Ma nuit, ma faiblesse, ma maîtresse
Des sentiments les plus beaux, mes éclairs de lucidité disparaissent
Puis se noient dans l'ivresse
Car quand je cherche le sommeil je tise
Puis je somatise