La Rumeur
C’est pas ta faute Moha
[Refrain]
C'est pas ta faute Moha (c'est pas ta faute)
Tu n'as rien décidé, d'autres l'ont fait pour toi Moha (c'est pas ta faute)
Tu y as été poussé (tu y as été poussé)
[Couplet 1]
Moha ce soir a des éclats
D'eau vague et trouble dans le regard
Il n'parlera à personne et personne n'entendra
Le vacarme assourdissant des lames de couteaux
Qui s'aiguisent en crissant dans l'fond noir d'son cerveau
Moha est en chute libre, rien ne vibre
Entre les quatre sales murs d'une cellule en craquelures
Qui s'moque de ses brûlures
Et la tête dans l'creux des mains
C'est lui-même qu'il maudit et maudira encore demain
Car rien n'caresse la vie
Quand à la fleur de tes vingt ans
Y a dans l'cœur un clou qui vrille
Qui t'remplit du sentiment de n'avoir rien pour toi qui brille
A part la culpabilité d'faire couler
Les larmes de ton vieux père épuisé
[Refrain (*2)]
[Couplet 2]
Et il faut dire que bien souvent
Tu passais l'temps à la recherche de pansements
A appliquer sur tes larges plaies
Vives ou à peine cicatrisées
Et il faut dire
Qu'on t'a appris à redouter tes propres gestes
A peindre en gris ton nom banni
Et ton berceau dont il ne reste
Que des étoffes traditionnelles
Fouettées d'mépris à un point tel
Qu'elles ont honte de leur couleur
Mais toi ce soir tu payes encore
Après avoir goûté au tort
De n'pas être né où il fallait
Et c'est pas faute d'avoir voulu lever l'ancre
Qui t'retient, toi et les tiens
Et c'est pas faute d'avoir voulu prendre ta revanche
Sur toutes ces cases où on enferme les yeux des cancres
Et c'est pas faute d'avoir voulu au moins une fois te sentir beau
De cette foutue saloperie d'rue
Seulement voilà, les seules armes qu'on t'a laissées
Etaient en fait empoisonnées
Et la justice t'a rattrapée, elle t'attendait
Sur ce chemin qu'elle a tracé
Pour les récalcitrants de ton espèce
Et d'un coup d'plume elle disperse
Pour des années et des années, cette folle ivresse d'échapper
A ce ciel terne qui suce tes veines
[Refrain (*2)]