La Rumeur
Le Prédateur isolé
[Couplet 1: Ekoué]
Je suis un prédateur isolé
J’aurais prévenu le gros gibier de ne pas trop traîner le soir
En répandant le sang des victimes sur mon territoire
L’agresseur est de retour, il est de la survie des grandes baltringues
De battre en retraite et de courir se cacher en vitesse
Sales vendus que vous êtes pour la plupart
Je m’adresse à qui se sentira visé
Dévisagé par ce regard noirci qui laisse deviner tant de stress
Bien loin des strasses, si mes paroles nègrifiées sont condamnées à la crasse
Alors, les cauchemars pleuvront comme des pierres
Les rumeurs baiseront des carrières sans pitié
Des enculés qu’elles considèrent de l’autre côté de la barrière
Quelques années d’absence à réfléchir dans mon coin
Cogiter ce premier album dans des conditions de chien
Je n’en ressors que amer
Encore plus aigri que la main d’œuvre ouvrière dans les salons de l’aristocratie
J’injecte du sens là où on ne trouve que du sample
Jette de l’encre noire épaisse sur les traces
Par exemple, de précurseurs fourvoyés revenus se refaire les dents
Avec ce genre d’arguments qui sentent l’amour et le printemps
La Rumeur, groupe censuré, ce n’est pas une surprise !
Si ça peut rassurer les gros pédés qui ne rappent plus que pour le show biz
C’est sans équivoque, à notre époque, c’est grave
Je lirai leur testament en leur montrant leur cadavre déchiqueté au rasoir
Les réfractaires à mes rimes pourront aller se rasseoir sur d’incandescentes braises, avec ce bel hommage rendu à la chanson française
Et un de plus, soit tu suces des bites, soit tu retiens le mérite
C’est tout ; danse avec les merdes ou avec les loups car, chez nous
Les girouettes ne font pas long feu, on les décapite et on leur parle ensuite
[Refrain x2]
Prendre l’ombre pour sa proie, je suis un prédateur isolé
Ne l’oubliez pas, à m’entendre dégueuler à haute voix
Sur les mêmes qui s’engraissent sur notre dos sans aucun problème
[Couplet 2: Ekoué]
Les prétendants à mon titre et quelques pitres hallucinent encore
Ou font mine d’être des carnivores
J’en ai bouffé du macadam comme un porc, traîné ma carcasse
Sur la dalle du parvis de Paname jusqu’en banlieue Nord
Indésiré dans ces zones dites protégées
Où l’odeur du fric ne masque pas l’haleine fétide
D’un vieux flic dépouillé prêt à me descendre
Et j’ai appris à me défendre comme un grand
Rendre ces coups de bâton infligés à nos parents
Car dans la forêt de béton la végétation est dense
Chez nous, on capture vivant et on crève les balances où qu’elles soient
Dans le peu-ra ou dans les commissariats
Intègre parce que intégriste
Intermittent de l’asphalte, égorgeur de parasites
Ce paradis sur Terre que je déblatère
Avec un large sourire aux lèvres, n’existe même pas en rêve
Mais en réponse aux répugnantes idées reçues
Qui nous jettent dans les ronces, comme par hasard
Mêle-toi de ton cul bonhomme
C’est pas ton histoire que la France traîne dans la merde
Jusqu’à ce que dans les deux sens la décadence nous perde
Moi, je veux de l’argent et un micro
Et être la bête noire de ces gens qui s’en ramassent trop
Entre chiens de la même race, entendons-nous bien
Je rentre chez eux et je me sers
Et retourne toute la baraque dès que je trouve plus rien dans le frigidaire
Alors combien de fois encore va-t-il falloir que je vous le répète ?
Quand il s’agit d’être con, je suis une forte tête
Suis cet instinct de survie qui me pousse à réagir comme une bête
Assoiffé de ce son
Servant à la reproduction d’une espèce rare en voie d’extinction
[Refrain x2]
Prendre l’ombre pour sa proie, je suis un prédateur isolé
Ne l’oubliez pas, à m’entendre dégueuler à haute voix
Sur les mêmes qui s’engraissent sur notre dos sans aucun problème