La Rumeur
Le Dortoir des Grands
[Refrain]
C’est le dortoir des grands qui te parle franchement
On ne ferme pas les grandes gueules avec des pansements
Répression a l’excès pour les plus récalcitrants
Soit on crève l’abcès soit on crève l’écran
[Philippe]
Ceux dont les artères ont tété du bâtiment très tôt
Te font le topo sur une planche et deux tréteaux
Primo : si ça pue le gaz ça sera pas de la lacrymo
De deux : banlieue égale ceinture de feu
C’est dangereux sans trop d’efforts, c’est bestial
Prédestiné au pire et d’une humeur détestable
Dans ce climat instable - qui est-ce qui l’instaure ?
Quand la violence transite jusqu’à ton transistor, mec
Prends ça comme un rouleau compresseur
Quand l’oppresseur augmente la vente de ses antidépresseurs
Je gobe pas la pilule de leurs discours stériles
Qui n’engrossent que les cellules
Et plus l’infection pullule, paraît qu’ici c’est le zoo
C’est le cirque. Voilà l’info qui circule
Celle qui se répercute en catastrophe
Quand pour eux nos gosses naissent tous armés d’une Kalachnikov
Me parle pas de justice et des barreaux qu’elle t’offre à moi, mon arc en ciel est noir et blanc comme la poudreuse plein l’écran
Et on finit par ressembler à ceux pour qui tu nous prends, mec
Dans le dortoir des grands
[Refrain]
C’est le dortoir des grands qui te parle franchement
On ne ferme pas les grandes gueules avec des pansements
Répression a l’excès pour les plus récalcitrants
Soit on crève l’abcès soit on crève l’écran
[Mourad]
A mesure que le temps passe, laissant autant de traces
Que de stress ou de rouille épaisse sur les carcasses
Épaves cramées sur l’autel des cannibales
Gravé de mots rituels, injurieux et sales
Image extrême sans commune mesure
Sans qu’aucune blessure n’enraye leurs marges sur les moisissures
Le même décorum dépeint, les mêmes hommes craints
L’humiliation par les gardes et les chiens
Des rapports écrits sur sévices cruels
Leurs services recèlent une clientèle prise au réveil
La même image transmise qui règle l’équation selon laquelle L’équilibre mental des pauvres bat de l’aile
Tant pis si le muret est trop étroit
S’il faut y marcher, si on y coupe des bras
Et qu’au bas de ça les tessons de verre
Servent de fleurs acérées pour colorer l’herbe
N’empêchant aucunement l’arrivée des légions
Au cœur saigné à blanc pour délit d’opinion
A l’écran titre dangereux, assurément
Violent à ton vingt heures, dans le dortoir des grands
[Refrain]
C’est le dortoir des grands qui te parle franchement
On ne ferme pas les grandes gueules avec des pansements
Répression a l’excès pour les plus récalcitrants
Soit on crève l’abcès soit on crève l’écran