[Couplet 1]
Imagine les glandes, de n'pouvoir voir les tiens, faute de rien
Parce qu’à partir de maintenant, c’est à eux qu’t’appartiens
Trimbalé comme une vieille grolle
Ils te diront quoi dire, quoi faire, quoi becter
Les chiottes turques sont excellents, pas d’excédents ma gueule
C’est un luxe, et les jours d’fêtes pas d’quoi grimper aux lustres
Juché sur ces dossiers, jugé et puis casé
Parce que tes vioques n’arrivent plus à s’blairer
Et si par scoumoune, t’as des frangines et des frelons, alors franc-jeu
Tu n’risques pas de grandir avec eux, vont t'séparer comme les boeufs
J’baratine pas sur mes aïeux, si t’as d’la famille :
C’est bandant, dans mon cas contraint d'être orphelin, mon pater’ à Melun
Cette tafiole d’assassin a changé mon destin
Stoppé celui d’ma mère et son conjoint
Le cocon explosé, t’inquiète y’a de l’amende de c’coté, svp 11 11
Famille d’accueil en manque de fraîche, comment veux tu être conciliant
Quand des tocards s’prennent pour tes parents ?
Et c’est vexant, pas d’suivi chez les psys
Et si tu débloques, on t’dira qu’t'es aigri
Ici on t’largue chez les dingues, y’a plus d’crédit
Comme quoi l’amour de l’oseille est plus fort que celle de l’être
Dans cette chienlit, tu dois apprendre et grandir vite
Un enfant ça devient adulte que si tu lui laisses le temps, et c’est navrant
[Refrain]
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine, enfants d’la masse, tant d’haine
[Couplet 2]
Enfants d’la D.D.A.S.S, enfants d’la masse, encore une mission être rentable
Bénis celui qui la remplira : sans-façon
Et maudit celui qui échouera : sauvageon
On était des numéros plus un coût, et l’entretien coûte cher
Mais tu vois pas les sous, étant soit disant soumis a leur micro sys’
La détention reste une exception, la liberté une règle
C’qui commence déjà à avoir le choix pour ton orientation
Modelé, façonné comme un pantin
Tu t’croirais livré chez Toys "R" Us
Et sans les paillettes, ici t’as qu’un droit : fermer ta gueule ou tu serviras de casse-dalle
Encadrés par des éducateurs pas censés s’éduquer eux-mêmes
Qui t’emboucanent en t’apprenant que le bulbe prime sur l’biscoto
Et t’en décarrent 3-4 quand c’est chaud
Recueillir, c’est beau, à condition de respecter qu’il soit morico ou noiraud
Tout n’est pas sombre, mais la vie n’est pas rose
Abriter, filer le gite et l’couvert comporte un cert'ain r'vers
Et sans vergogne, scotché à la besogne
Les différences existent, on t’apprend le masochisme
Pour t’inculquer l’civisme, aux chiottes le libéralisme !
[Refrain]
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine, enfants d’la masse, tant d’haine
[Couplet 3]
On arrête les palabres, mon séjour à l’étable aurait pu être exécrable
Le rififi entre mouflets, ça allait pas plus loin qu’un pet
Mais les jeunes pousses deviendront des glands
Là-bas, c’est les ciseaux et la rage aux dents
Bizutages violents, à moins que tu débarques adolescent
Pour les plus vieux tu d’viens intéressant, et y’a pas d’sentiments
Là-bas, tout l’monde a ses problèmes et personne te prendra sous l'aile
Les séparations sont mal vécues, pas grave on finira tous tondus
Comment veux-tu décider de ton avenir à 14 ans, pauv’ cloche
Ils s’prennent pour Nostradamus, et finir avec un métier de buse
Trop de soucis en même temps, ta chance d’avenir fou l’camp
Chie sur la campagne et tous les paysans
Quand t’arrives à Paris, c’est bandant
Mioche de la D.D.A.S.S en passant par Annemasse
Failli être cuistot, mais ils n’aiment pas les négros à Montmélian
À l'Arlequin, ils nous prenaient pour des clowns
À force de faire cuire des moules, sinon à grand coup de boules
Pour nous laver les reins, encerclés par des branlos
Bons qu’à lutter ou faire du karaté, pour mieux te peter le nez ma gueule
J’ai tapé la coopérative à St-Pierre d'Albigny, parce que cette bandes d’albinos nous faisaient crapahuter le Galibier, jusqu’à l’os
Et en pleine nuit fallait me voir
Faire du stop, j’aurais été une bonne proie du côté du Mississippi
J’ai eu du bol, j’ai atterri à Annecy, 3 barbaques par jour et ça change de la baraque
Argent de poche et pécul’ pour chiner des frustres moins vétuste
Imagine le père Gabin, un citadin en train de glander à Grezieu-la-Varenne
J’pourrais l’écrire en fermant les yeux
J’encule tous les lapins de Garenne et les fachos de Tassin la Demi-Lune
Quelques-uns m’ont mis des prunes et ont pris des mandales
J’étais pas un vandale mais j’avais la dalle, des kilomètres de c’patelin
J’en ai fait de long en large, du nord au sud, venant pas tous des mêmes chemins
Chacun a pris le vice de l’autre et comme des apôtres
Sans oublier que ton meilleur ami est ta fourchette
Tu peux t’gratter coco, pour que j’rebecte des Gratons
Et faire le guignol du coté d'Lyon
Brassement d’races, brassement d’huiles et de culture
Fait de la majorité d’entre nous, un passe pour les ordures
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine
[Refrain]
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine
Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la Enfant d’la D.D.A.S.S, plus de peine que d’allégresse
Enfants d’la masse, enfants d’la D.D.A.S.S, tant d’haine, enfants d’la masse, tant d’haine