Olivia Ruiz
Vitrier
Les mains sales et le corps lassé
De porter de porte en porte
De gueuler d'une voix trop forte
À en briser le verre

Vent glacial au pluie mesquine
Tandis que le bourgeoise bouquine
Un livre sur la condition des hommes
Il rôde sous ses fenêtres
En se disant peut-être que long de tous son être

Vitrier, vitrier
Dans son bleu réglementaire
Vitrier, vitrier
La casquette de travers
Qu'il était beau le père
Vitrier, vitrier
Artisan, ouvrier
C'est ce qui le rendait fier
C'est ce qui le rendait fier

Il mettait tous son cœur à l'ouvrage
Pour que le verre prennent pas tous leur chauffage
Et puis un jour dans la modernité
Le doux vitrage l'a mis sur le carreaux
On entendit plus son beau chant d'oiseaux, prolo
Vitrier, vitrier
Dans son bleu réglementaire
Vitrier, vitrier
La casquette de travers
Qu'il était beau le père
Vitrier, vitrier
Artisan, ouvrier
C'est ce qui le rendait fier
C'est ce qui le rendait fier

Il a rangé son bleu au placard
Il fout plus jamais les pieds sur le trottoir
Maintenant ses os se brisent comme du verre
Il espère que là haut les prolos auront des choses à faire
Il s'occupera d'la fenêtre du bon dieu avec ses ailes attachées à son bleu
Le pauvre vieux, chaque jour déraille
Il parle la nuit de réparer du vitrail et chanter aux cieux

Vitrier, vitrier
Dans son bleu réglementaire
Vitrier, vitrier
La casquette de travers
Qu'il était beau le père
Vitrier, vitrier
Artisan, ouvrier
C'est ce qui le rendait fier
C'est ce qui le rendait fier