Charles Aznavour
Avant, pendant, après
Avant une lumière éclaire un doux visage
Dès lors que l’amour cogne aux portes de nos cœurs
Avant que, par folie, on oublie d’être sage
Quand tout éveille en nous le doute et la peur
Avant que de savoir, avant que de comprendre
La passion nous emporte dans un tourbillon
De monts irréfléchis infantilement tendres
Où l’on pleure et l’on rit pour un oui, pour un non
Avant tout est plus beau, plus grand, plus magnifique
On bénit dans les eaux bleu ciel merveilleux
Avant c’est une joie si forte si magique
Qu’il nous met en rien un bandeau sur les yeux
Avant, avant, avant
Le cœur a 18 ans
Avant, avant, avant
Que naisse le pendant
Pendant c’est on prend de la distance
Offrant à nos émois d’autres rythme de vie
Pendant c’est planifier nos choix d’une existence
Faire que l’amour vive enfin sur ces acquis
Pendant, c’est toi et moi au centre d’une ville
Un différent à tout ce qui n’est pas nous deux
C’est l’étrange impression de vivre sur une ile
Au soleil d’un printemps béni par tous les dieux
Pendant, c’est l’impression de caresser ton ventre
Où commence à bouger le fruit de notre amour
Pendant c’est cet enfant qui est déjà le centre
De toutes nos pensées, de nuit comme de jour
Pendant, pendant, pendant
On ne pense jamais
Pendant, pendant, pendant
Qu’il y a un après
Après viennent reproches et soupe à la grimace
Des cascades de larmes et frayeurs des enfants
Après c’est quand on est piégé dans une impasse
D’où on voudrait sortir mais on ne sait comment
Après ce sont ces mots et phrases assassines
Qui déchirent, détruisent, et sapent le moral
Suivit de longs silences où, penché sur ces ruines
Chacun panse les plaies des mots qui ont fait mal
Après mon dieu après si on est raisonnable
On fait du mieux qu’on peut pour une solution
Puisque les jeux sont faits on joue carte sur table
En disputant le prix de la séparation
Avant, pendant, après
L’amour est ainsi fait
Avant, pendant, après
Rien n’est jamais parfait